Les Américains prétendent protéger l’Europe des missiles provenant du Moyen-Orient, en particulier d’Iran. Mais, selon des experts sécuritaires, ce projet vise à protéger "Israël" des missiles iraniens.
Le gouvernement espagnol a annoncé vendredi avoir autorisé le déploiement de quatre navires de guerre américains et de 1.000 militaires sur la base navale américaine de Rota, dans le sud du pays, dans le cadre du système de défense antimissile de l'Otan.
L'accord va permettre, sur la base de Rota, "d'inclure les installations de soutien nécessaires pour le stationnement permanent de quatre navires AEGIS de la Marine des Etats-Unis et leurs équipages", a précisé le gouvernement dans un communiqué.
Ce déploiement s'inscrit dans le cadre du bouclier antimissile de l'Otan décidé en 2010.
L'ancien gouvernement socialiste avait donné le premier feu vert en octobre 2011 pour le déploiement de ces quatre navires de guerre équipés de missiles intercepteurs à Rota d'ici à 2013.
Ce déploiement "implique la présence tant du personnel de ces navires que de la maintenance et de leurs familles, 1.400 familles", ce qui permettra de soutenir l'activité économique de la zone, a ajouté la porte-parole du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria.
Selon elle, le coût du dispositif serait pris en charge par les Etats-Unis et l'Otan et non par l'Espagne, au bord d'un sauvetage financier.
Cependant, le parti écolo-communiste Izquierda Unida, qui participe au gouvernement régional de l'Andalousie avec l'opposition socialiste, a rejeté cette décision.
"Nous devenons un objectif militaire en cas d'éventuelles ou hypothétiques attaques et cela renforce la course aux armements", a affirmé le chef de ce parti, Cayo Lara.
Les structures du bouclier antimissile seront implantées également dans plusieurs autres pays d'Europe, dont la Roumanie, la Pologne et la Turquie. Les Américains prétendent protéger l’Europe des missiles provenant du Moyen-Orient, en particulier d'Iran. Mais, selon des experts sécuritaires, ce projet vise à protéger "Israël" des missiles iraniens.
Les Russes s’opposent vivement à ce projet qui le considèrent comme une menace pour leur sécurité.