La multiplication des attentats suicide sont le signe que les rebelles subissent des revers.
L’armée syrienne a progressé dans la ville et dans la province de Homs, où les rebelles ont battu en retraite sur plusieurs fronts, fuyant parfois par centaines vers le Liban. Pour tenter de venir à leurs camarades malmenés à Homs, les insurgés ont intensifié leurs attaques dans la ville de Maarat al-Noomane, située sur l'autoroute reliant Damas à Alep, d’où les troupes régulières se sont retirées hier. Mais ce n’est que pour y envoyer des renforts supplémentaires, convoyés par des hélicoptères de combats.
Autre signe des revers subis par les rebelles, la multiplication des attaques suicides, le dernier en date ayant visé le siège des Renseignement de l’armée de l’air à Harasta. Revendiqué par le Front al-Nosra, proche d’Al-Qaïda, ce double attentat aurait fait des dizaines de morts, selon l’opposition. Les autorités syriennes assurent, elles, avoir déjoué ces attaques.
Pour en revenir à Homs, le quotidien syrien non-étatique Al-Watan a assuré que l’armée syrienne contrôle la majeure partie de la province. Le journal a ajouté que l’ensemble de la ville de Homs va être décrétée «zone sécurisée» dans les heures qui viennent, après le «nettoyage» des poches de résistance qui subsistent «dans les zones résidentielles dont les habitants avaient été interdits de sortir».
Les troupes syriennes ont également progressé vers la ville de Qusair, située à quelques kilomètres de la frontière libanaise. Cette bourgade, un des principaux fiefs de la rébellion, est pratiquement encerclé du Sud au Nord. Les insurgés peuvent encore entrer et sortir par l’ouest, vers le Liban.
À Alep, la tension est vive entre rebelles et combattants kurdes qui contrôlent le quartier de cheikh Maksoud, dans le nord de la ville.
Signe que la situation des insurgés sur le terrain n’est pas au mieux, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, a dit avoir «fait comprendre au gouvernement syrien qu’il doit immédiatement déclarer un cessez-le-feu unilatéral». «J’exhorte à nouveau les pays qui fournissent des armes aux deux parties d’arrêter d’envoyer ce matériel militaire. Une militarisation accrue ne fera que mettre le peuple syrien dans une situation plus difficile, la seule solution est une résolution politique par un dialogue politique», a-t-il dit.
Sur le front turco-syrien, le chef de l’armée turque, le général Necdet Özel, a inspecté mardi ses troupes à la frontière syrienne. Le général Özel s’est rendu dans la province de Hatay, théâtre d’échanges de tirs d’artillerie entre la Syrie et la Turquie ces derniers jours.
Dans ce contexte, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a appelé mardi la Turquie et la Syrie à «éviter l'escalade» et à faire preuve de «modération».
L'Otan «est une alliance basée sur le principe de solidarité et, bien sûr, la Turquie peut compter sur cette solidarité. C'est pour cela que nous avons tous les plans prêts pour protéger et défendre la Turquie», a dit M. Rasmussen avant d’ajouter: «Nous espérons qu'il ne sera pas nécessaire de mettre en œuvre de tels plans».
La Russie a réagi à ces propos en mettant en garde l’Otan et la Turquie «de ne pas utiliser les incidents frontaliers comme prétexte pour intervenir en Syrie».
Source: Médiarama, le 10-10-12