La France a suspendu il y a une dizaine de jours, au début du mouvement de contestation contre Hosni Moubarak en Egypte, les ventes d’armes et de matériel de maintien de l’ordre à destination de ce pays.
Selon les services du Premier ministre François Fillon, et concernant le matériel de guerre, la décision "a été prise lors d'une réunion ad hoc le 27 janvier", a expliqué à l'AFP l'entourage du Premier ministre, confirmant une information du site internet du journal Le Monde.
Quant au matériel de maintien de l'ordre, notamment les grenades lacrymogènes, il a été suspendu par les douanes le 25 janvier, a précisé cette même source.
L'Egypte connaît depuis le 25 janvier un mouvement de contestation sans
précédent contre le président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis près de 30 ans.
Cette révolte, qui a donné lieu à de violents affrontements entre pro et
anti Moubarak, a fait au moins 300 morts, selon un bilan non confirmé avancé
par l'ONU. Le ministère de la Santé a fait état de 5.000 blessés depuis le 28
janvier.
Le gouvernement français a récemment été interpellé par l'opposition socialiste sur la poursuite d'exportation de produits explosifs en Tunisie après le début de la Révolution dans ce pays, fin 2010-début 2011.
Le Premier ministre François Fillon avait reconnu que la France avait bien autorisé l'exportation de produits explosifs en Tunisie juste avant le départ du président Zine El Abidine Ben Ali, qui a fui le 14 janvier sous la pression de la rue, mais que ces exportations n'avaient pas eu lieu.
Et en décembre 2010 et janvier 2011, il n'y a eu "aucune livraison de
matériel de guerre" aux autorités tunisiennes, avait ajouté François Fillon.
