Une question s’impose: les jours du président syrien seraient-ils en danger? De quoi rappeler l’assassinat de Kadhafi, quant à ses vrais auteurs...
Le journal libanais Ad-Diyar a révélé qu’une équipe des agents des services de renseignements français spécialisée dans les affaires syriennes est arrivée au Liban et va se rendre en Syrie. Sa mission consiste à collecter des informations sur l'entourage spécial de Bachar el-Assad pour scruter ses déplacements et la stratégie qu’il veut adopter. L"information laisse croire que les risques d'attentat contre la personne du président syrien se sont accentués. Rappelant l'assassinat de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, qui est selon certaines accusations officielles libyennes le travail des Français!
Cette révélation intervient alors que la Turquie s’est mise à la tâche pour imposer une zone d’exclusion aérienne dans les régions syriennes qui lui sont frontalières, et les Etats-Unis et la Grande Bretagne ont mis en place en Jordanie une de Task-force .
Personne ne peut trancher la bataille
En parallèle à ces activités militaires et des renseignements, turques et occidentales, le journal américain The Times s’est mis à tirer ses conclusions : il n’existe aucun signe que la guerre prendra fin dans un avenir proche, constate-t-il. Estimant que les forces armées gouvernementales restent fermes, le journal affirme qu’elles sont loin de s’effondrer, même si Bachar el-Assad a perdu le contrôle de grandes zones syriennes, d’après ses estimations.
Le journal a remarqué ces derniers temps un ralentissement des défections au sein de l’armée régulière, ce qui devrait compliquer la crise davantage, surtout à l’ombre des tensions sur les frontières turque et jordanienne.
Le journal estime qu’aucun des deux antagonistes ne peut trancher la guerre à son avantage. La milice de « l’armée syrienne libre contrôle de grandes régions de la province syrienne, mais elle est incapable d’en faire autant avec les villes », évalue le journal.
Version AFP-OSDH contre Time
Curieusement, le tandem AFP-OSDH élabore une version des faits durant ces deux derniers jours faisant état de très lourdes pertes dans les rangs de l’armée régulière. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) qui siège à Londres et dit obtenir ses informations d’un large réseau su place L’OSDH rend compte de 100 soldats tués vendredi et de 256 qui ont été capturés durant la semaine dernière. Aucune de ces informations n’ont été mentionnés par les Comités de coordinations qui travaillent sur le terrain en Syrie.
A noter que depuis le début du conflit, le décompte quotidien distribué par cette instance décrit la plupart du temps un nombre de soldats tués supérieur à celui des miliciens tués.
Dans les sites progouvernementales, il est surtout question du contraire, d'un grand nombre de miliciens abattus.
Terrain
Homs : des milices éradiquées
Dans le gouvernorat de Homs, l’armée régulière poursuit sa traque des miliciens dans les vieux quartiers de la ville et les quartiers de Khalidiyyé, et les deux provinces de Qousseir et Rasten. Selon Arabas-Press, 80 miliciens ont été tués vendredi et 150 autres blessés et plusieurs véhicules équipés de mitrailleuses ont été détruits. Le site Al-jamal assure que les membres de toute une brigade connue sous le nom « Beit ed-dik », du nom d’une de ses localités ont été tous tués. La télévision Mayadine avait vendredi fait état d’une maîtrise de l’armée de la localité stratégique de Zarraa dans la province de Qosseir, d’où les miliciens ont été délogés et qui est actuellement plantée d'engins explosifs.
Dans la région Jouret-Chiah, 30 miliciens ont été abattus alors qu’ils tentaient de fuir le quartier Khalidiyyé, où les forces gouvernementales poursuivent leur avancée plutôt lente, en raison de la présence d’un grand nombre de snipers et d’engins explosifs. Des accrochages ont eu lieu au cours desquels trois miliaires ont été tués ainsi que des dizaines de milicien, selon Arabs-Press.
Dans les régions de Ghento, Zaafaraneh, Deir Fol, et Talbisseh, des groupuscules avaient dans la nuit de jeudi à vendredi attaqué des barrages de l’armée. 33 miliciens ont péri dont de nombreux de leurs dirigeants. Dans le village, 15 miliciens ont été tués dans le village de Taghdich, 4 à Baldick, et 5 dans la ville de Hama.
Dans la région de Hassia , l’armée régulière a tué 64 miliciens qui se trouvaient à bord de dizaines de véhicules équipés de mitrailleuses qui ont été détruits. et Une trentaine de miliciens armés ont été abattus dans les différentes régions de la province de Qosseir.
Le nom d’un « terroriste » marocain circule
Pour ce samedi, les comités de coordination ont fait état de la mort de miliciens de l’ASL dont 5 d’entre eux ont été identifiées dans la localité Jouret-Chiah. Dont entre autre Abou-l-Abed AlAnsari, Hassan Al-Homsi, Mohammad Al-Bakkar (Tué le 9-10-12), et Abdel Razzak Al-Ritewi.
Ce dernier est un marocain qui a été arrêté en 2003 à Marakech et appartient au mouvement takfiri As-Sirat al-Amoustakim (la voie directe) qui avait pour mission de diriger une cellule de kamikazes pour perpétrer des attentats contre des 5 positions à Marakech fauchant la vie à 45 personnes. Il semble faire partie des 9 islamistes qui ont fui de la prison Al-Kounaytra au nord du Maroc en 2008).
Et une bloggeuse ukrainienne disparue
Par ailleurs, une bloggeuse ukrainienne Anhar Kotcheniva a été portée disparue. Ayant quitté la ville de Tartous le mercredi 8 octobre dernier pour se rendre à Homs où ses amis l’attendaient, selon le site aleppin Tahtel-mijhar, elle n’a plus donné signe de vie. Certains medias soupçonnent qu’elle ait été enlevée dans la ville de Qosseir.
Née en 1972 et mère d’une petite fille, Kotcheniva s’était installée en Syrie depuis 2011 et écrivait dans des blogs sur la situation au Moyen Orient. Avant son avènement en Syrie, elle gérait la société du « Forum jordanien » qui est une agence touristique qui siège à Moscou.
Damas : des tués et des engins
Dans la nuit de vendredi à samedi, 5 civils ont été tués et 25 autres blessés dans l’explosion d’un dépôt d’engins explosifs dans le quartier Yarmouk de Damas.
Selon Arabs-Press, l’explosion a provoqué l’effondrement d’un bâtiment de 4 étages et ce pendant qu’un rebelle était en train de confectionner un engin.
A Alep : retour des assassinats ciblés
A Alep, le corps du directeur de l’hôpital universitaire Mahmoud Tsabehji a été retrouvé vendredi, 6 semaines après son enlèvement, tué d’une balle dans la tête.
Jeudi, c’est le fils du membre du conseil du peuple syrien (l’équivalent du parlement) Mohammad Kheir Al-Machi. Sachant que cette famille fait partie des grandes tribus d’Al-Boubanah dans la province de Manbij, dans la province nord d’Alep et qui est fortement pro-régime.
Dans plusieurs quartiers ce cette deuxieme métropole syrienne, les forces gouvernementales ont détruits 19 voitures équipées de mitrailleuses Dochka et deux autres équipées de mitrailleuses anti-aériennes de 23 grade et de deux mortier d’obus, avec les miliciens à leurs bord. Quatre voitures transportant des armements ont également eu le même sort. Plusieurs repaires des miliciens ont été perquisitionnés, et plus de dix engins explosifs ont été démantelés.
Dans la province d’Alep, le site AlYater signale que plusieurs miliciens ont été tués et leurs voitures équipées détruites dans la région de Kafar-Nasseh et Atareb. Parmi les tués, le saoudien Safwane Abdallah Al-Barghoumi a été identifié.
Idleb : 22 miliciens tués ou blessés
Dans le gouvernorat d’Idleb où les insurgés ont déclaré s’être emparés de la localite Maaret-Noamane, l’armée régulière a envoyé des renforts dans les villages entourant Maarat-Naamane et Khan Chaikhoune, et elle débloqué le siège imposé à la région stratégique de « Wadi Daif ». Ce samedi, les sites rebelles ont fait état de 22 éléments de l’ASL qui ont été blessés dans un pilonnage héliporté de l’armée régulier contre leur position, alors qu’ils se préparaient à attaquer un camp de l’armée dans cette région.
Vendredi, des sources militaires ont assuré pour le correspondant du site Shukumaku qu’une cinquantaine de miliciens de différentes nationalités ont été tués ou blessés dans plusieurs attaques à Maarat-Naamane, Jabal-Zawiyé et Sarakeb.
Parmi les tués ont été identifiés le sniper le plus dangereux, Nasser Ibrahim al-Fadel, ainsi que le cheikh Oussama Mamdouh Abboud, considérées comme étant le mufti de la milice « brigades des libres du Levant », le chef de milice Mohammad Khaled Maarouf, et un certain nombre de ses miliciens dont les noms ont été publiés. Les forces gouvernementales sont parvenues à libérer le capitaine Oussama Sallouh enlevé et séquestré dans un repaire de miliciens à Sarakeb.
A Hama, les forces gouvernementales ont effectué vendredi une opération d’envergure dans sa province tuant entre autre l’un de ses chefs miliciens les plus recherchés Imad al-Ahmad qui est aussi un expert dans la confection des engins explosifs. La nouvelle de sa mort a été confirmée sur Facebook corroborée par la photographie de sa mort qui représente son visage déchirée.
Ce samedi, des hommes armés ont attaqué une voiture transportant des prisonniers dont le statut a été réglé et qui devaient être libérés, tuant trois d’entre eux.
Dans la province de Deraa, 6 miliciens de l’ASL ont été tués vendredi dans des accrochages avec l’armée dans le village de Maarabat.