Lorsque les ennemis de l’intérieur sont plus royalistes que le roi.
Considéré par les Israéliens comme un exploit militaire sans précédent de première importance, le survol d’Israël par un drone sophistiqué lancé par le Hezbollah, samedi 6 octobre, continue de susciter des réactions contradictoires au Liban.
Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, a estimé que le «drone Ayyoub» (le nom donné à l’appareil) établit «une nouvelle équation qui s’inscrit dans le cadre de l’équilibre dissuasif entre Israël et la Résistance, et la dissuasion fait partie de la stratégie de protection du Liban».
En revanche, le président du bloc parlementaire du Courtant du futur, Fouad Siniora, a estimé que le survol «constitue une violation de la résolution 1701 et une provocation pour les Israéliens». «Certains évoquent des questions relatives aux infrastructures gazières et pétrolières sur le littoral des territoires occupés, ainsi que le réacteur atomique de Dimona. Cela ressemble, pratiquement, à une déclaration de guerre», a encore dit M. Siniora.
L’ancien premier ministre a cependant reconnu que le survol est, en soi, «une réalisation technique et militaire.»
Les critiques adressées au Hezbollah par des personnalités libanaises sont intervenues alors que deux avions israéliens ont survolé pendant des heures, dimanche, le Liban-Sud, la région du Chouf et la Békaa-Ouest, «sans que cela ne suscite le moindre commentaire de la part de ceux qui s’érigent en défenseurs de la souveraineté nationale», écrit le quotidien As Safir.
Pendant ce temps, le Sunday Times britannique a rapporté que «le drone lancé par le Hezbollah pour percer le dispositif sécuritaire israélien est parvenu à prendre des photos de positions militaires secrètes, qui ont été envoyées au commandement du Hezbollah». Le journal a ajouté que l’avion sans pilote a réussi à «photographier des aéroports militaires israéliens, des zones où sont organisés les préparatifs des manœuvres conjointes israélo-américaines et, peut-être, le réacteur de Dimona». Le quotidien britannique a souligné que le drone était équipé du meilleur matériel de photographie aérienne, «capable de prendre des photos secrètes des bases de l’armée israélienne.»
Pour sa part, le ministre iranien de la Défense, le général Ahmad Wahidi, a souligné que l’envoi du drone par le Hezbollah est une preuve des capacités militaires dont dispose l’Iran. Dans des déclarations reprises par les télévisions iraniennes, le ministre a estimé que cette opération a «balayé tout ce qui a été dit sur le système du dôme d’acier.»
Source: Médiarama