Des diplomates occidentaux refusent d’admettre qu’il a décollé des territoires libanais. Pour ne pas léser les systèmes radars de la Finul.
Le silence dans lequel se sont murés les Américains et les Européens après l’affaire du drone du Hezbollah est significatif. Si les Américains ont chargé leur ambassade au Liban de collecter des informations sur le drone « Ayoub», les Européens eux, en particulier les Etats participant à la Finul, ont examiné les aspects techniques de l’opération et ont décortiqué les messages, en se basant sur les déclarations du secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah.
Celui-ci a souligné que le drone a déjoué les systèmes de radars des Etats-Unis, d’Israël et de la Finul.
L’ambassadeur d’un Etat européen dont le pays joue un rôle important au sein de la Finul a tenté de masquer l’incapacité des radars de la force onusienne à détecter le drone, en disant que l’appareil n’a pas traversé la zone terrestre ou aérienne des Casques bleus, et que le décollage aurait eu lieu en dehors du Liban. La Résistance s’est contentée de répondre en disant qu’Israël pourrait savoir, après la chute de l’avion, d’où il a décollé et qu’il n’est « nul besoin d’en dire plus »!
La Finul avait devant elle deux choix: reconnaître son échec en admettant que le drone a déjoué ses systèmes de radars, ou alors justifier cet échec. Elle a opté pour le deuxième, prétendant que l’avion n’a pas décollé du Liban.
Certains observateurs sont persuadés que l’échec des radars de la Finul est une preuve supplémentaire du succès de «l’opération Ayoub».
Par ailleurs, s’agissant de la soi-disant implication dans les combats en Syrie du Hezbollah, les responsables de ce dernier sont convaincus que les services de renseignements occidentaux et israéliens possèdent des rapports qui établissent qu’il n’en est rien de tout cela.
Mais certains diplomates occidentaux se montrent sceptiques à l’égard de ces rapports, compte tenu du ton enflammé des discours politiques tenus au Liban contre le parti. Ils sont désormais convaincus que le parti est impliqué sur le terrain aux côtés de l’armée régulière. En effet, un diplomate français aurait affirmé, lors d’une rencontre avec des personnalités proches du Hezbollah, que cette hypothèse est confirmée et qu’elle pourrait mener à la déstabilisation du pays. Ses interlocuteurs lui auraient rétorqué: «Les colporteurs des rumeurs finissent par les croire. C’est vous qui préparez les rapports à la presse et c’est vous qui préparez les rapports sécuritaires. Vous pouvez donc y insérer ce que bon vous semble et vous pouvez en faire la promotion étant donné que vous êtes possédez les moyens médiatiques nécessaires pour le faire».
Nabil Haïtham, journaliste libanais
As-Safir- Médiarama