Un rapport turc révèle la tenue d’une rencontre pour louer les services des moudjahidines du peuple.
Juste après l’éclatement de la crise syrienne, le nord Liban fut affecté par cette déstabilisation sécuritaire. Certes, la proximité géographique en est le facteur principal, mais aussi les obédiences politiques d’une tranche non négligeable de la population du Nord. Le courant du Futur, la Jama’a islamiya, les groupes salafistes … sont tous connus pour leur opposition farouche au régime syrien. L’embrasement de la situation sécuritaire dans ce pays fut donc une occasion en or pour ces partis pour favoriser la chute du président Bachar elAssad.
Ce terrain fertile que représente la frontière nord du pays a facilité le libre déplacement des opposants syriens, libanais et de toute autre nationalité arabe ou occidentale. Avec le temps, l’action sur le terrain des groupes armés s’est nettement développée, et a pris une forme alarmante. Un rapport sécuritaire, remis à un parti du camp du 8 mars, a révélé deux nouveaux phénomènes ayant surgi sur la scène frontalière libano-syrienne : la fabrication locale des armes en vue de les acheminer à l’opposition armée à l’intérieur de la Syrie, et le deuxième phénomène, non moins dangereux, celui d’un projet d’installation d’un camp pour l’organisation terroriste iranienne « les moudjahidines du peuple » !
Ce rapport, provenant de la Turquie, et dont le quotidien assafir a reçu une copie, souligne entre autre que des dizaines de combattants de la soi-disant armée syrienne libre ont pris la fuite vers Wadi Khaled (nord Liban), à la suite des opérations sécuritaires d’envergure menées par l’armée syrienne régulière.
« L’opposition syrienne armée a réussi récemment à unifier ses rangs à la frontière libanaise et a mis en place une structure pour diriger et coordonner avec les directions sur le terrain en Syrie, ce qui lui permettra d’effectuer des attaques plus précises contre l’armée syrienne », indique-t-on dans ce rapport, dont les auteurs n’ont pas été précisés.
Selon assafir qui cite des séquences de ce rapport, « des opposants syriens ont réussi, avec l’aide de leurs partisans libanais à Akkar, à fabriquer des mortiers 82 et des lance-roquettes B10. Ils se sont dotés également en jeeps équipés de lourdes mitrailleuses.
Par ailleurs, le rapport a révélé que la Turquie a organisé il y a deux semaines déjà, une rencontre supervisée par l’ambassade américaine à Ankara, à laquelle ont pris part un député libanais des forces du 14 mars, Bassam elDada (représentant de l’opposition syrienne) et l’un des dirigeants des moudjahidines du peuple iraniens. Il a été question lors de cette réunion d’établir un camp pour les éléments de cette organisation terroriste à la frontière libano-syrienne, après un accord conclu entre le gouvernement irakien et les Nations Unies de fermer à jamais le camp Ashraf en Irak.
L’objectif de ce transfert est, selon le même rapport, « de mettre les moudjahidines du peuple en face des combattants du Hezbollah et des gardiens de la révolution iranienne ». Une campagne médiatique récente a accusé le Hezbollah et l’Iran d’implication directe dans la crise syrienne.
Une source politique au Nord Liban a mis en garde contre ce projet américano-israélien par excellence, qui aiguisera le conflit sectaire dans la région.
Rappelons que l’organisation des Moudjahidines du peuple figurait depuis près de 15 ans sur la liste des organisations terroristes établie par l'administration américaine. Cette dernière a décidé récemment de la retirer de la liste du terrorisme et a commencé à lui acheminer de l'aide et du soutien, suite à de multiples revendications de la part de membres du Congrès américain, qui ont formé un groupe de pression pour la promulgation d’une loi en ce sens.
Les autorités iraniennes accusent cette organisation d’avoir joué un rôle essentiel après la victoire de la révolution islamique en Iran dans le bombardement du bâtiment du parti républicain iranien. Soixante-dix des dirigeants de la révolution y ont péri. Les moudjahidines du peuple sont également derrière les assassinats de dirigeants iraniens, des oulémas et des scientifiques nucléaires du pays. Selon les autorités iraniennes, les enquêtes avec les personnes arrêtées ont montré que les renseignements américains CIA et le Mossad israélien ont planifié ces attaques, alors que l’organisation terroriste en question les a exécutées.
source: assafir