Le texte de la lettre est protocolaire, a allégué la présidence égyptienne.
La présidence égyptienne a confirmé la véracité de la lettre amicale envoyée par le président Mohammad Morsi à son homologue israélien Shimon Peres. Une confirmation qui a soulevé un tollé chez la population égyptienne, notamment chez les blogueurs qui n’ont pas manqué à railler de la politique de deux mesures des Frères musulmans.
Au lendemain de la révélation de cette nouvelle, les critiques virulentes et sarcastiques ont envahi la page de socialisation Twitter. Le journaliste Abdel Halim Kandil a écrit : « (…) Mohammad Morsi joue le même rôle que Moubarak dans ses relations avec l’ennemi ».
Quant au poète palestinien Mourid Barghouti, il s’est interrogé : « Qui est plus embêtant pour Israël, un groupe de l’opposition qui scande : Nous libèrerons alQods des juifs, ou bien ce même groupe qui nomme un ambassadeur en Israël et qui respecte les accords signés, une fois qu’il accède au pouvoir ? »
Il a également écrit : « Dans sa lettre au Président Shimon Peres, le président Morsi a oublié de saluer l’âme de notre maitre Omar ! »
Parmi les autres commentaires qui ont été publiés sur Twitter , on cite : « Dieu merci, notre ambassadeur en Israël a bu un verre d’eau et non pas une boisson interdite », ou encore « le fait d’avoir écrit « ton ami fidèle» s’est avéré un protocole et non pas une fabrication ».
Un autre commentaire non moins sarcastique est apparu aussi sur Twitter : « Morsi à l’adresse de Peres : Cher Peres, je t’aime, mais j’avoue qu’il y a une crise de confiance entre nous. Pourquoi à chaque fois que je t’adresse une lettre, je la trouve publiée dans la presse le lendemain ? Je pleure seul la nuit ».
La présidence justifie le texte de la lettre : C’est un protocole
Le porte-parole de la présidence égyptienne Yasser Ali a allégué que la formule des lettres diplomatiques est protocolaire, ajoutant que les lettres d’accréditement des ambassadeurs sont inchangées.
Mais l’avocate libanaise May Khansa a infirmé ces justifications, déplorant la politique adoptée par les Frères musulmans d’Egypte qui scandaient jour et nuit la lutte contre l’occupant sioniste. « Ni Hosni Moubarak ni Anwar Sadate n’ont osé aller aussi loin dans leurs entretiens avec les Israéliens. Prétendre que le texte est protocolaire est futile. Selon le principe des relations internationales, la formule d’adresse diffère lorsqu’on communique avec un pays ami ou un pays ennemi. Le fait d’avoir utilisé des termes comme « mon cher ami, ton ami fidèle » est alarmant. Les peuples arabes doivent rester vigilants face au complot américain qui se trame contre la région par le biais des Frères musulmans », a-t-elle confié à notre site dans un entretien téléphonique.
Le quotidien égyptien AlAhram a publié mercredi une copie d’une lettre adressée de la part du président égyptien Mohammad Morsi à son homologue israélien Shimon Peres. Dans la copie du discours, signée par Morsi, son ministre des affaires étrangères et son chef du cabinet, Morsi a qualifié Shimon Peres de « mon cher et grand ami », lui souhaitant bonheur et prospérité ».
En aout dernier, la présidence égyptienne a démenti l’envoi d’une lettre adressée à Peres, dans laquelle Morsi l’invite à déployer plus d’efforts pour parvenir à une paix juste pour le bien de tous les peuples de la région, dont le peuple israélien.