Le futur et les forces du 14 mars accusent le président Assad. Des rues à Beyrouth, Saida, Békaa et dans le nord coupées par les partisans du Futur.
L'attentat meurtrier qui a frappé vendredi le quartier de la place Sassine à Achrafieh, en pleine cœur de Beyrouth, a couté la vie au chef du bureau des renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI), le général Wissam Hassan.
Au moins huit personnes ont péri et 86 blessées dans cet attentat dû à une voiture piégée qui a explosé à une heure de pointe (12H00 GMT).
Le Premier ministre, Nagib Mikati, a décrété une journée de deuil ce samedi.
Le gouvernement se réunira dans la matinée, en séance extraordinaire, pour examiner la situation déjà passée en revue vendredi soir au cours d’une réunion extraordinaire.
Des routes coupées et des pneus brulés
En signe de protestation contre l’assassinat du général Hassan, les partisans du Futur ont brulé des pneus et coupé des rues à Beyrouth, Saïda (Sud), Saadnayel et Taanayel (Békaa), Tripoli, Akkar, Koura, et autres dans le nord du pays.
Des échanges de tirs ont même été signalés entre les quartiers de Bab el-Tebbané et Baal Mohsen, à Tripoli.
Hezbollah : une nouvelle tentative de déstabilisation
Le Hezbollah qui a condamné « ce crime odieux » a affirmé qu’il s’agit d’ « une nouvelle tentative de déstabiliser la paix et l’unité nationale ».
Il a appelé les autorités sécuritaires et judiciaires « à déployer le maximum d’efforts afin de poursuivre en justice les auteurs de ce crime ».
Le futur accuse le président Assad
Le chef du Futur, Saad Hariri, les forces du 14 Mars et le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, ont rapidement accusé « le président syrien Bachar al-Assad d'avoir assassiné le général Wissam al-Hassan ».
Les forces du 14 Mars ont saisi cette occasion pour appeler à la démission du gouvernement de Mikati. "Le maintien de ce gouvernement offre la plus grande protection et couverture pour ce complot criminel".
Tandis que, Joumblatt a appelé les Libanais à ne pas tomber dans « le piège des commanditaires de cet attentat »: à savoir « entrainer le Liban dans le chaos ».
Réactions internationales
Côté syrien, le ministre syrien de l'Information, Omrane al-Zohbi, a cependant dénoncé un acte "lâche" et "terroriste". "Ces attentats terroristes sont injustifiables où qu'ils se produisent", a ajouté le ministre, cité par l'agence officielle Sana.
Pour sa part, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Ramin Mehmanparast a condamné "l'explosion terroriste perpétrée par ceux qui cherchent à créer des divisions entre les différents groupes libanais, au détriment de l'intérêt du Liban".
"Sans aucun doute, l'ennemi principal du peuple libanais est le régime sioniste, à qui profite le plus l'instabilité et l'absence de sécurité dans la région", a ajouté M.Mehmanparast.
De son côté, le ministre des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi a accusé "les ennemis de la région" de "chercher à accroître l'insécurité pour réaliser leurs objectifs malveillants", lors d'un entretien téléphonique vendredi soir avec son homologue libanais Adnan Mansour, selon le site du ministère.
Au niveau international, le Conseil de sécurité de l'Onu a "condamné fermement l'attentat terroriste" commis à Beyrouth et a exhorté les Libanais à "préserver l'unité nationale".
Dans une déclaration, les 15 pays membres du Conseil soulignent la nécessité de "poursuivre en justice les responsables, organisateurs et soutiens financiers de ce crime" et se déclarent déterminés à soutenir les efforts du gouvernement libanais en ce sens.
A Washington, la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland, a rappelé que son pays "avait dit depuis des semaines et des mois qu’il redoute une montée des tensions, notamment communautaires, au Liban, qui résulterait d'un débordement du conflit en Syrie".
A Paris, le président François Hollande a salué dans le général Wissam al-Hassan "un homme dévoué à son pays, à sa stabilité et à son indépendance".