22-11-2024 07:18 PM Jerusalem Timing

Municipales partielles en Cisjordanie, 1er scrutin palestinien depuis 2006

Seul le Fatah y a participé.

Des municipales partielles se tenaient samedi en Cisjordanie, premier scrutin palestinien depuis la victoire du Hamas aux législatives de 2006, marquées par une modeste participation à ces élections boycottées par le mouvement islamiste.
  
Limité à la Cisjordanie, le scrutin ne s'y déroule que dans 93 des 353 municipalités, en majorité dans le nord. Les sièges ont déjà été pourvus dans 179 localités, où une seule liste était présente, les autres restants à désigner ultérieurement, faute de candidats, a indiqué la Commission électorale centrale (CEC).
  

En l'absence du Hamas, au pouvoir à Gaza, la compétition opposait des candidats du Fatah du président Mahmoud Abbas, des indépendants et des membres de diverses formations de gauche comme le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).
  
Les 838 bureaux de vote, ouverts de 07H00 à 19H00 locales (05H00 à 17H00 GMT), étaient peu fréquentés, ont constaté les correspondants de l'AFP à travers la Cisjordanie.
   "La participation finale s'est établie à 54,8%", a annoncé le président de la CEC Hanna Nasser. "Demain à 18H00 (dimanche à 16H00 GMT) nous annoncerons les résultats préliminaires", a-t-il indiqué, alors que les résultats officiels sont attendus dans 72 heures.
   M. Abbas, qui a voté à Al-Bireh, près de Ramallah, a déploré que "ces élections n'incluent pas l'ensemble des Territoires palestiniens", à propos de Jérusalem-Est occupé par Israël et du boycottage du Hamas. "Mais nous espérons qu'à l'avenir elles auront également lieu à Jérusalem et à Gaza".
   "Nous espérons que nos frères au Hamas permettront que ce processus démocratique ait lieu à Gaza, non seulement pour les élections municipales, mais aussi présidentielle, législatives et au Conseil national palestinien (CNP, Parlement de l'Organisation de libération de la Palestine), comme nous en sommes convenus", a-t-il ajouté, en référence à l'accord de réconciliation nationale entre Fatah et Hamas.
 

Forte abstention dans les villes
  

Selon un porte-parole du Hamas à Gaza, Fawzi Barhoum, "ces élections renforcent la division et n'ont rien à voir avec le consensus national". "Ce ne sont pas des élections du peuple palestinien mais du Fatah", a-t-il dit.
  

Le coordinateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Proche-Orient, Robert Serry, a espéré dans un communiqué que "ces élections locales qui n'ont que trop tardé (...) préludent à des élections générales organisée l'année prochaine dans l'ensemble des Territoires palestiniens occupés dans le contexte de la réconciliation".
  
Il s'agissait essentiellement d'un test pour la discipline et les rapports de forces internes au Fatah, confronté à des dissidences, comme à Naplouse (nord), où un ancien maire se présentait sur une liste indépendante contre le candidat officiel du mouvement.
  

Sans surprise, le Fatah a revendiqué "une grande victoire dans la majorité des municipalités, villes et villages en Cisjordanie", dans un communiqué publié dans la soirée par un porte-parole du mouvement, Ahmad Assaf.
   "Nous considérons la victoire comme un large référendum populaire sur le programme politique du mouvement et sa performance nationale", a-t-il souligné.
 A Hébron (sud), les partisans du Fatah ont bruyamment célébré leur "victoire".
  

Au total, 2.647 candidats, dont environ 25% de femmes, sur 317 listes, se disputaient les suffrages d'un demi-million d'électeurs pour 1.051 sièges, selon la CEC. A Hébron, une des listes était exclusivement féminine.
   L'abstention a été particulièrement forte dans les grandes villes, notamment les deux principales de Cisjordanie, Hébron et Naplouse, avec respectivement 33,77% et 39,95 de participation, a indiqué la CEC.
   "Nous espérons que les prochaines élections auront lieu dans quatre ans et non pas huit ou dix ans", a confié Amjad Saïd, un fonctionnaire de 46 ans, à Naplouse, où les divisions du Fatah sont à leur paroxysme.
   Mais Abou Abdallah, commerçant de 56 ans dans la même ville, a choisi de s'abstenir parce que "c'est une farce, pas des élections".