Les occidentaux plaident pour le maintien du gouvernement de Mikati.
Bien qu'ils soutiennent l'opposition au Liban, les occidentaux ont réagi à l’appel des forces du 14 mars à la démission du gouvernement, en apportant leur soutien au Premier ministre libanais Najib Mikati, par crainte d'un vide politique.
Selon des informations rapportées par le quotidien AlAkhbar, un des faucons de l’opposition, le député Marwan Hamadé a reproché à son ami, l’ambassadeur de France au Liban, la position des Occidentaux. « Vous nous avez abandonné », a dit Hamadé lors d'un entretien téléphonique avec Patrice Paoli.
Selon Hamadé, la position internationale envers le gouvernement de Mikati entrainera une « dépression au sein des forces du 14 mars ».
Washington
Interrogée pour savoir si les Etats-Unis étaient favorables à un changement de gouvernement au Liban, la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland a répondu que "le président Sleimane avait engagé des discussions avec tous les partis pour former un nouveau gouvernement (dirigé par Mikati) et nous soutenons ce processus".
Nuland a ajouté que Washington ne voulait pas voir de "vide politique" au Liban.
"Nous soutenons les efforts du président (libanais Michel) Sleimane et d'autres dirigeants responsables au Liban pour bâtir un gouvernement efficace et pour prendre les mesures qui s'imposent à la suite de l'attentat terroriste du 19 octobre", a-t-elle encore dit.
Union européenne
Ces déclarations font écho à celles de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton qui a exprimé mardi à Beyrouth son soutien au gouvernement de Mikati.
"Mme Ashton a transmis au président de la République Michel Sleimane le soutien de l'UE à la souveraineté, l'indépendance et la stabilité du Liban". Elle a appelé "à éviter le vide politique (...) et exprimé le soutien (de l'UE) aux efforts du président en vue d'un dialogue".
Lundi, les ambassadeurs des membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni et France) avaient également appelé au maintien de "l'action gouvernementale" au Liban.
Moscou
Pour sa part, la Russie a appelé toutes les forces politiques et confessionnelles du Liban à la retenue.
"La Russie réaffirme de nouveau son attachement à la souveraineté, à l'indépendance, à l'intégrité et à la stabilité du Liban et appelle toutes les forces politiques et confessionnelles du pays, tant progouvernementales que d'opposition, à faire preuve de retenue (…) face à la menace de chaos", a déclaré mardi le ministère russe des Affaires étrangères.
Le communiqué russe faisait allusion à l’attentat qui a frappé vendredi 19 octobre, le quartier d'Achrafieh de Beyrouth, coutant la vie à 3 personnes, dont le chef des renseignements des FSI, Wissam al-Hassan.
Les forces du 14-mars ont attribué la responsabilité de l'attentat au gouvernement et au premier ministre Najib Mikati. Ils prétendent en outre que l'attaque a été orchestrée par le gouvernement de Damas.