Une série d’attaques aux voitures piégées ont torpillé la trêve de Brahimi. Et un journaliste d’une télévision libanaise, la LBCI est kidnappé.
La trêve instaurée vendredi matin en Syrie à l'occasion de l'Aïd al-Adha a volé en éclats au bout de quelques heures avec un attentat meurtrier à Damas et une annonce de l'armée qu'elle avait engagé des ripostes à des attaques rebelles.
A l'appel de l'émissaire international Lakhdar Brahimi, rebelles et armée s'étaient engagés jeudi à faire taire leurs armes durant les quatre jours de la fête d’Al-Adha , tout en se réservant le droit de riposter.
Dans un communiqué lu à la télévision officielle, l'armée a annoncé dans l'après-midi avoir fait usage de ce droit après des attaques rebelles à Deir Ezzor (est), Deraa (sud), Idleb (nord-est) et dans la province de Damas.
"Des groupes terroristes armés (en allusion aux miliciens de l’insurrection) ont attaqué des positions militaires, violant ainsi clairement l'arrêt des opérations militaires auquel a souscrit le commandement de l'armée. Nos valeureuses forces armées sont en train de répondre à ces violations", a affirmé le texte.
"Il s'est avéré après une enquête que le travail du journaliste Fida Itani n'est pas compatible avec la révolution (...), nous l'avons donc mis en résidence surveillée pour une courte période. Il sera libéré dès que le reste des données demandées à son sujet seront réunies", précise un communiqué posté sur cette page.
Le texte, accompagné d'une photo du journaliste, ne précise pas la date ou le lieu exact de détention.
"Ses reportages et ses vidéos ne prouvent pas son implication auprès de groupes hostiles à la révolution, mais son travail journalistique ne lui permet plus de rester dans les zones contrôlées par les révolutionnaires", précise le communiqué.
De vastes pans de territoire dans le nord et le nord-ouest frontalier de la Turquie échappent depuis plusieurs mois au pouvoir syrien, selon des ONG et des correspondants de l'AFP sur place.
D'après la LBCI, une chaîne plutôt neutre dans sa couverture du conflit syrien comparé aux autres télévisions libanaises, M. Itani serait aux mains d'Abou Ibrahim, un homme originaire d'Azaz qui s'est fait connaître en enlevant des pèlerins chiites libanais cet été.
La chaîne, qui reprend également le communiqué du groupe rebelle, indique avoir contacté Abou Ibrahim qui a confirmé la capture de M. Itani.
D'après des ONG et des militants, Abou Ibrahim n'est pas un rebelle mais un ancien contrebandier qui se servirait de la révolte pour se faire de l'argent.
A Idleb, un pilonnage des positions des miliciens a Jisr-Choghour et environ a tué un nombre indéterminé de miliciens, selon Syrian documents qui fait état de la mort de 3 civils aussi, selon des sources rebelles.
Dans la rpovince de Damas, le site indique que des miices ont attquee des barrages de l’armee reguliere à Douma, Zmelka, Harasta. il y a eu des voctimes de part et d’autres. les miliciens auraient tentee d’abattre un avion via leur anti aerien.
Deir Ezzor : une église visée
Ce samedi a eu lieu le troisième attentat à la voiture piégée en moins de 24 heures. Le véhicule était garé devant l’église syriaque dans la ville de Deir Ezzor. La télévision officielle n’a pas fait état de victime, signalant que les dégâts sont exclusivement matériels. L’AFP a fait état de cinq civils tués. Alors que l'OSDH a parlé de trois membres de la police militaire tués dans des affrontements ayant suivi l'explosion.
Vendredi, les autorités avaient libéré 279 anciens miliciens dans le cadre de l’amnistie décrétée le 23 octobre dernier.
Version AFP-OSDH
Samedi, quatre civils dont un enfant ont à nouveau péri dans plusieurs régions bombardées par l'armée au deuxième jour de la trêve, selon l'OSDH.
Un homme a été abattu par un tireur embusqué et un enfant a été tué par des tirs des forces loyalistes dans la province de Deraa, berceau de la révolte dans le sud du pays.
Dans la région d'Alep (nord), les avions militaires du régime ont survolé pour la première fois depuis le début de la trêve théorique plusieurs villages de cette province et l'artillerie a bombardé la localité de Maaret al-Artik. La ville même d'Alep a été la cible de roquettes, et des combats intermittents ont éclaté dans le secteur de Sayyed Ali.
Et dans la province de Damas, deux civils ont été tués dans des bombardements et par des tireurs embusqués. L'artillerie du régime a bombardé la ville rebelle de Douma et d'autres localités proches, faisant plusieurs blessés.