Il a suffi que l’intellectuel islamique Tarik Ramadan, diabolisé par les milieux sionisants fasse partie d’une pétition pour renoncer au débat sur la place de l’Islam, pour que le PS se désiste,à l’instar de l’UMP.
Les responsables socialistes français Martine Aubry et Laurent Fabius ont retiré jeudi soir leur signature d'une pétition demandant au gouvernement de renoncer au débat sur la place de l'islam, en raison de la présence parmi les signataires du controversé Tariq Ramadan.
Le parti présidentiel UMP avait accusé le parti socialiste d'avoir "perdu son âme" en signant cette pétition aux côtés de l'universitaire, petit-fils du fondateur des Frères musulmans égyptiens, publiée jeudi dans l'hebdomadaire de gauche Le Nouvel Observateur.
La première secrétaire du parti socialiste Martine Aubry a affirmé qu'elle regrettait que sa signature figure à côté de celle de Tariq Ramadan. Son entourage a assuré qu'elle n'avait "jamais été informée que Tariq Ramadan ait été destinataire de cette même pétition et que si elle l'avait su, elle aurait évidemment refusé de la signer".
Pour sa part, Tariq Ramadan s'est dit "surpris" et il a soupçonné vendredi sur Radio Orient, l'UMP et le Parti socialiste de "se mettre d'accord pour donner une voie royale à Marine Le Pen", présidente du Front National.
"Cela aura des conséquences d'une façon certaine quant à la perception que les Français de confession musulmane auront de ce parti", a-t-il mis en garde, tout en se disant conscient "qu'à l'intérieur du Parti Socialiste, il y a des personnes qui entretiennent cette diabolisation de façon permanente et récurrente".
Le débat organisé par l'UMP sur la laïcité et la place de l'islam en France est prévu le 5 avril, et sa tenue inquiète de nombreux musulmans, plus d'un an après un débat sur l'identité nationale qui en 2009-2010 avait donné lieu à une série de dérapages.
"Comment des responsables politiques socialistes peuvent-ils associer leur nom et leur voix à celle de Tariq Ramadan ? C'est une faute extrêmement grave, une insulte à la dignité des femmes à travers le monde", s'étaient insurgées dans un communiqué quatre dirigeantes de l'UMP.
Tariq Ramadan "proche des Frères musulmans, refuse toujours de prendre position clairement et sans détour pour l'arrêt immédiat et définitif de la lapidation des femmes dans tous les pays du monde!", ont-elles accusé.
Jeudi dans la soirée, le Nouvel Observateur a publié sur son site une mise au point dans laquelle il affirme que "les signataires de cet appel n'ont pas eu connaissance de la liste des autres personnes ayant donné leur approbation".
Parmi les "soutiens" de cet appel figurent notamment les députés européens écologistes Daniel Cohen-Bendit et José Bové, ainsi que plusieurs écrivains, historiens et personnalités comme la comédienne et chanteuse Jane Birkin ou le footballeur Lilian Thuram.
A plus d'un an de la présidentielle de 2012, l'islam et la laïcité sont devenus des thèmes majeurs du débat politique, sur fond de montée en puissance du Front national (extrême droite) de Marine Le Pen.