Selon AI,le poète qatarien Mohammed al Ajami -connu sous le nom de Mohammed al Dheeb- est en détention. Il est accusé d’avoir, dans ses poèmes, insulté l’émir. Alors qu’il a fait l’éloge du Printemps arabe.
Amnesty International a révélé que le poète qatarien Mohammad al Ajami est en détention depuis novembre 2011 pour avoir écrit des poèmes politiques inspirés du Printemps arabe et pour avoir salué la révolution tunisienne, exprimant ses souhaits que de telles révolutions aient lieu dans les pays du Golf et au Qatar.
Selon le directeur d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et Afrique du Nord, Philip Luther «Mohammed al Ajami est en détention depuis un an en prison isolée, et apparemment seulement en raison de l'exercice du droit à la liberté d'expression pacifique."
Et d'ajouter: "Ajmi est considéré comme un prisonnier de conscience et doit être libéré immédiatement et sans condition".
L'organisation a déclaré dans un communiqué, que "depuis novembre 2011, le poète qatarien Mohammed al Ajami -connu sous le nom de Mohammed al Dheeb- est en détention. Il est accusé d'avoir, dans ses poèmes, « incité au renversement du régime » et « insulté l'émir ». Les charges qui pèsent contre lui sont préoccupantes, car elles semblent remettre en cause l'exercice —sans recours à la violence— de la liberté d'expression".
Il a été arrêté par des membres de la sécurité d'État à qui il s'était présenté comme ils le lui avaient demandé. Il a, semble-t-il, été détenu au secret pendant des mois avant que sa famille ne soit autorisée à lui rendre visite. Il serait aujourd'hui détenu à la prison centrale de Doha.
Selon les informations qui sont parvenues à Amnesty International, l'acte d'accusation reposerait sur le contenu d'un poème rédigé en 2010, dans lequel il émettait des critiques envers l'émir. Cependant, les militants des droits de l'Homme de la région du Golfe pensent que son arrestation serait plutôt liée à un poème rédigé en 2011 et intitulé« Poème du Jasmin ». Ce poème, qui lui a été inspiré par le Printemps arabe, critique les États du Golfe et affirme que « nous sommes tous des Tunisiens face à une élite répressive ».
Ce poème a été diffusé sur YouTube et fait l'éloge du soulèvement tunisien qui a conduit à l'effondrement du régime de Zein El Abidine Ben Ali, et souhaite jusqu'à changer les régimes dans d'autres pays arabes suggérant les Etats du Golfe et du Qatar.
Amnesty International a déclaré que "son procès, commencé en novembre 2011 devant la Cour pénale de Doha, serait entaché de nombreuses irrégularités. Les auditions ont eu lieu à huis clos. D'autre part, selon les informations reçues, son avocat n'aurait pas été autorisé à assister à ces auditions".
Il est bon de rappeler que le Qatar, un pays qui ne possède pas un organe représentatif législatif, est resté jusqu'à ce jour loin du vent de révolte du Printemps arabe. Son émir actuel s'est emparé du pouvoir par un coup d'Etat militaire contre son père et le pays héberge la plus grande base militaire américaine dans la région, la base Saliyah.