Les forces de l’ordre réclament en particulier des équipements et des instructions leur permettant d’user de tous les moyens nécessaires pour assurer leur sécurité lorsqu’ils sont attaqués.
Quelques centaines d'agents des différents services de sécurité tunisiens ont manifesté jeudi pour dénoncer les attaques dont ils se disent les victimes, notamment de la part de la mouvance salafiste, et leur manque de moyens, a constaté une journaliste de l'AFP.
Des policiers, des agents de la garde nationale, de la protection civile et de la garde présidentielle se sont réunis pendant une heure devant le ministère de l'Intérieur jeudi matin.
"Nous dénonçons les violences contre les agents et demandons au gouvernement de prendre les mesures nécessaires très rapidement pour protéger les agents et leurs familles qui sont menacés", a déclaré à l'AFP Sami Gnaoui, un responsable du Syndicat général de la garde nationale.
Les forces de l'ordre réclament en particulier des équipements et des instructions leur permettant d'user de tous les moyens nécessaires pour assurer leur sécurité lorsqu'ils sont attaqués.
Les manifestants se plaignent aussi du manque de reconnaissance de la population tunisienne, alors que la police a très mauvaise réputation en Tunisie en raison de la répression sous le président déchu Zine El Abidine Ben Ali.
"Depuis la chute du régime, la police a perdu son prestige. Elle n'est pas respectée par le peuple ce qui accroît les risques d'agressions. Lorsqu'un agent de police perd son prestige, c'est tout l'Etat qui perd son prestige", a jugé Moez Dababi, du Syndicat de la protection civile.
Par ailleurs, des manifestants ont pris à partie Radhia Nasraoui, une célèbre militante des droits de l'Homme venue pour apporter son soutien, la bousculant et l'insultant.
"Elle n'arrête pas de nous insulter et elle vient à un rassemblement des forces de sécurité", s'est emporté un policier.
Mme Nasraoui recense depuis des années les violences policières commises en Tunisie. Elle dénonce notamment la persistance des mauvais traitements dans les commissariats depuis la révolution de 2011, alors qu'aucune réforme de fond des forces de l'ordre n'a été conduite.
La grogne des forces de sécurité a été déclenchée par l'attaque d'un officier de la garde nationale samedi dans la banlieue de Tunis par un militant salafiste.
L'arrestation de suspects dans le cadre de cette affaire a déclenché mardi des violences dans ce même quartier. Deux postes de la garde ont été attaqués, deux assaillants ont été tués et deux agents blessés, selon le dernier bilan officiel annoncé jeudi.