Non seulement les miliciens tuent sans hésitation, ils se targuent de filmer leurs tueries et de diffuser leurs images sur la toile
http://www.syriatruth.org/news/tabid/93/Article/8543/Default.aspx
Voici ci-dessus le lien de la vidéo illustrant les images de séquestration des syriens dans le gouvernorat d’Idleb, quelques instants avant leur exécution sommaire.
Ils sont jetés par terre, entassés les uns sur les autres, affolés, apeurés, tabassés à coups de crosse des mitrailleuses, piétinés, insultés, l’un d’entre eux levant l’index comme pour prononcer la Shahada, rite du musulman qui se prépare à la mort (voir la photo en bas).
Autour d’eux des miliciens, pris de folie, mélangeant hystériquement des cris Allahou Akbar aux cris d’insultes blasphématoires : « chiens d’al-Assad, maudits soient vos pères, nous allons faire exploser la Raqa d’où vous venez ... nous sommes les fils de cette terre", crie l'un d'ente eux, ce à quoi un capturé jure par Dieu n’avoir jamais tué personne. Un milicien lui crie : « Ne jure pas, maudit, tais-toi fils de chien, espèce d’animal,.. .
Et puis, tout d’un coup, les tirs de mitrailleuses se font entendre, sourds et assourdissants. Les syriens capturés ont été abattus.
Selon de nombreux médias et agences, les victimes sont des soldats qui ont été faits prisonniers dans l’un des trois barrages attaqués par les miliciens jeudi, Hamicho, à l’ouest d’Idleb, à proximité de la localité de Sarakeb. Alors que le site Syria Truth constate qu’ils ne portent pas d’uniformes militaires et pourraient très bien n’être que des ouvriers saisonniers venus dans cette région, comme de coutume, à la cueillette des olives. D’après les propos lancés, ils semblent aussi être originaires du gouvernorat de Raqa..
ONU et Amnesty: crime de guerre
La diffusion de ces images sur la toile ne pouvait passer inaperçu pour les organisations internationales.
Selon l’ONU, rien ne justifie le sort qui leur a été réservé, quand bien même ils seraient des soldats réguliers. C’est l’une des rares fois depuis l’éclatement de la crise syrienne que l’ONU exprime ses doutes et condamne directement un acte commis par les miliciens. En général, ce sont les tueries imputables aux forces gouvernementales qui sont immédiatement blâmées, alors que celle des insurgés ne le sont qu’indirectement, à des moments éloignés des faits.
L'exécution de soldats de l'armée syrienne par des rebelles, diffusée sur une vidéo par des militants, est "très vraisemblablement un crime de guerre", a déploré vendredi le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme.
"Nous venons juste de voir la vidéo. Il est difficile de vérifier qui est impliqué", a déclaré aux médias un porte-parole du Haut-Commissariat, Rupert Colville.
Il a précisé que l'agence onusienne allait "examiner attentivement" les images.
Selon un premier visionnage, "les soldats (tués, ndlr) n'étaient plus en train de combattre, et par conséquent, à ce stade, cela ressemble très vraisemblablement à un crime de guerre, un de plus", a expliqué M. Colville.
En juillet 2012, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dans son rôle de gardiens des Conventions de Genève qui définissent des règles de protection des personnes en cas de conflit armé, a qualifié la situation de guerre civile en Syrie.
En conséquence, les règles des Conventions de Genève peuvent être appliquées. Concrètement, cela signifie que l'exécution sommaire d'un soldat -- c'est-à-dire un soldat qui se fait tuer en dehors des combats sans pouvoir se défendre -- est considérée comme un crime de guerre.
"Une fois de plus nous appelons toutes les parties à respecter la législation humanitaire internationale", a dit M. Colville, soulignant par ailleurs que tant les factions de l'opposition que les forces du gouvernement et les auxiliaires comme les Chabbiha, sont impliquées dans des exécutions sommaires.
Le porte-parole a par ailleurs souligné que les parties ne doivent pas se faire d'"illusion" quant au fait que les responsables des violations des droits de l'Homme seront jugés.
Il a aussi dit que s'il était démontré que la vidéo est vraie, alors elle pourrait servir de "preuve" en cas de procès.
Jusqu'à présent, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a mis sur pied en août 2011 une commission d'enquête, que vient de rejoindre la magistrale suisse Carla Del Ponte, pour enquêter sur les violations en Syrie.
Amnesty international est elle aussi allée dans le même sens que l’ONU, évoquant aussi des crimes de guerre, estimant que ce qui s’est passé est une exécution sommaire de prisonniers.
CNS et Londres: c'est la faute au régime!
Le Conseil national syrien (CNS), instance regroupant certaines factions de l'opposition syrienne ( en perte de vitesse et que les pays occidentaux et arabes tentent de sauver, en élargissant ses participants pour regrouper les miliciens surtout), ne pouvait éviter d'exprimer sa dénonciation de tels actes, mettant en garde que les rebelles qui l’ont commis devront rendre compte de leurs actes.
Mais fidèle à la ligne de sa propagande, il ne manquera pas d’en imputer la responsabilité à la tyrannie des sbires du régime: "les crimes des combattants rebelles étaient sans commune mesure avec ceux du régime", a déclaré Radif Moustafa chargé des droits de l’homme dans le CNS.
Même approche chez la Grande Bretagne qui s’est dite « profondément préoccupée », à la vue des images vidéos, et condamnant "les atrocités commises par l'opposition armée" comme celles "commises par le régime", tout en incombant la responsabilité au régime : "il est clair que le régime est responsable d'avoir créé une situation où l'absence d'espace pour la contestation, et la répression brutale et violente contraignent les Syriens ordinaires à répondre à la violence par la violence", souligne le Foreign Office.
Les rebelles ont peur des « djihadistes »
Pour le quotidien britannique The Guardian, les rebelles en Syrie commencent à appréhender les « djihadistes » venus de l’étranger. Citant l’agence américaine UPI, elle rapporte que le conflit revêt de plus en plus une dimension idéologique. Le journal mentionne aussi les appréhensions d’un vieux syrien selon lequel la participation des djihadistes dans la bataille finale va ramener la Syrie au septième siècle.
Terrain
Dans la capitale syrienne, deux explosions ont eu lieu dans le quartier Nouvelle Zahera. Le premier n’a causé que des dégâts matériels, alors que le second a blessés 16 personnes selon la télévision syrienne.
Une explosion bien plus meurtrière avait eu lieu le 26 octobre dernier, au cours de laquelle trois civils ont été tués et 10 autres blessés, dont des enfants.
Dans la localité de la province Douma, 7 miliciens ont péri dans un pilonnage de leur barrage.
Auparavant, des miliciens du bataillon « les lions de Dieu » avaient pris d’assaut un barrage de l’armée régulière tuant et blessant un certain nombre de militaires. Jeudi, 5 insurgés ont été tués dans des accrochages avec l’armée à Arbine.
Dans la province de Lattaquié, les hélicoptères de combats syriens ont pilonné les repaires de l’ASL dans le village Salma, et il est question de plusieurs tués et blessés.
Dans la province d’Idleb, des accrochages violents ont lieu de la citadelle Harem que les miliciens tentent d’occuper.
Dans le gouvernorat de Deir Ezzor, (à l’est de la Syrie), 5 miliciens ont été abattus dans une attaque de l’armée régulière contre une voiture les transportant dans la ville.
Dans la ville de Homs, des miliciens ont abattu Khaled Joumaa, le directeur du bureau des boulangeries .
Version AFP, OSDH
(( selon l’AFP, citant l'Obervatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les insurgés rebelles ont quasiment coupé l'approvisionnement de l'armée syrienne dans le nord en prenant vendredi le contrôle de la région de Saraqeb, un carrefour reliant Damas et Alep à la ville côtière de Lattaquié.
Dans le même temps, l'armée menait des raids à travers le pays, bombardant des localités de la banlieue nord-est de Damas, Deir Ezzor (est) et Idleb (nord-ouest), selon l'OSDH, qui fait état d'un bilan provisoire de 67 morts vendredi à travers le pays: 30 soldats, 20 civils et 17 combattants rebelles.
"L'armée s'est retirée de son dernier barrage dans la région de Saraqeb", a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, une organisation basée au Royaume-Uni qui s'appuie sur un réseau de militants et de médecins dans les hôpitaux civils et militaires du pays.
Les troupes régulières ne tenaient plus que ce barrage depuis la prise jeudi de trois positions militaires lors d'attaques rebelles durant lesquelles au moins 28 soldats avaient été tués au combat ou froidement exécutés, selon l'OSDH.
"En s'emparant de cette région, les rebelles ont quasiment coupé la ligne d'approvisionnement de l'armée vers le nord. Le régime contrôle toujours une partie des provinces de Raqa (nord-est) et de Deir Ezzor (est) et peut faire passer son ravitaillement par ces villes ou par les routes du désert. Mais c'est bien plus long et compliqué", a précisé M. Abdel Rahmane.
Un périmètre de 25 kilomètres autour de Saraqeb, située dans la province d'Idleb, échappait désormais totalement au régime. Cependant, l'aviation bombardait Maaret al-Noomane, Harem et des villages de Jisr al-Choughour, et des combats violents se poursuivaient aux abords de la base militaire Wadi Deif, près de Maaret al-Noomane, selon l'OSDH.
Saraqeb, à 50 kilomètres au sud d'Alep (nord), est située sur la route internationale reliant Damas à Alep, en proie depuis trois mois à des combats, ainsi que sur la route reliant Alep à Lattaquié, sur la côte méditerranéenne plus au sud-ouest.
Les insurgés ont détruit ces dernières semaines plusieurs positions militaires dans la province d'Idleb et cherchent à prendre le contrôle de l'ensemble de l'autoroute reliant la capitale à Alep.
Depuis qu'ils se sont emparés le 9 octobre de Maaret al-Noomane, sur la même route internationale au sud de Saraqeb, ils empêchent déjà le passage des renforts de l'armée vers Alep.
Ailleurs dans le pays, quatre civils ont péri dans la région de Deraa (sud), où l'armée bombardait plusieurs localités. Dans la province de Deir Ezzor (est), quatre rebelles ont été tués dans des combats et huit civils, dont trois femmes, ont péri dans un raid aérien sur le village de Ghranije, selon l'OSDH.
Près de Damas, de violents combats se déroulaient aux abords des villes rebelles de Harasta, Douma, Irbine et Zamalka, selon la même source, faisant état de plusieurs raids aériens meurtriers et de la mort d'au moins 15 personnes dans cette région.
Une explosion suivie de tirs a secoué Al-Zahira, un quartier du sud de Damas, selon l'OSDH. La télévision syrienne a pour sa part fait état de l'explosion de deux engins ayant fait 16 blessés civils dans ce quartier.
A Alep, une fillette a été tuée par des obus de l'armée tandis que des combats opposaient rebelles et soldats dans la région de Homs (centre).
Jeudi, a été une journée particulièrement sanglante pour les troupes du régime avec la mort de 83 soldats sur un bilan total d'au moins 203 victimes des violences jeudi, selon l'OSDH.
Depuis le début de la crise en mars 2011, la répression et les combats ont fait plus de 36.000 morts à travers la Syrie, selon l'OSDH.))
Moscou : Washington ne voit le règelemnt qu’à ses conditions
La Russie a critiqué vendredi le plan de la chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton en vue de former une opposition syrienne élargie, accusant Washington d'encourager les opposants à poursuivre la lutte armée pour renverser le régime de Bachar al-Assad .
"Washington fait clairement comprendre qu'il ne voit le règlement de la crise en Syrie qu'à ses conditions", a déclaré un porte-parole de la diplomatie russe, Alexandre Loukachevitch, dans un communiqué.
Les Etats-Unis "donnent des ordres directs à l'opposition syrienne sur ce qu'il faut faire pour former le +gouvernement en exil+ et qui doit faire partie de ce gouvernement", a-t-il indiqué.
"Ainsi, on encourage pratiquement les opposants à poursuivre leur ligne sans compromis visant à renverser le régime de Damas", a souligné M. Loukachevitch.
Cette déclaration intervient deux jours après que les Etats-Unis aient appelé à la formation d'une opposition syrienne élargie au-delà du Conseil national syrien (CNS), qui puisse "résister aux extrémistes" islamistes qui "essaient de détourner la révolution" contre le président Bachar al-Assad.
Les Etats-Unis et leurs partenaires de l'Union européenne et de la Ligue arabe veulent "aider l'opposition à s'unir derrière une stratégie partagée et efficace qui puisse résister à la violence du régime (syrien) et commencer à préparer une transition politique", avait déclaré mercredi Hillary Clinton.