28-11-2024 02:45 AM Jerusalem Timing

Attaque du consultat américain de Benghazi: le rôle de la CIA en question

Attaque du consultat américain de Benghazi: le rôle de la CIA en question

A quelques jours de la présidentielle amèricaine, la presse américaine, notamment le Wall Srette Journal, remet en question le rôle effectif de la CIA..

  
Près de deux mois après l'attaque du consulat américain de Benghazi (Libye), la polémique sur la réaction de
l'administration Obama ne faiblit pas et s'oriente vers l'action de la CIA et son échec à sécuriser le poste diplomatique malgré une présence importante sur place.
  
Depuis l'attaque qui a coûté la vie à quatre Américains dont l'ambassadeur Christopher Stevens, le président Barack Obama, le département d'Etat et le Pentagone ont été soumis au feu des critiques des républicains à l'approche de l'élection présidentielle.
  
Pourtant très impliquée en Libye, la CIA, du fait du caractère secret de sa mission, a été épargnée. Jusqu'à ce que plusieurs journaux américains, Wall Street Journal en tête, publient vendredi de nouveaux éléments critiquant l'action de l'agence de renseignement et de son directeur David Petraeus.
 
La grande majorité de la trentaine d'Américains évacués de Benghazi était des agents de la CIA travaillant sous couverture diplomatique, selon le WSJ.
  
La CIA disposait même d'une "annexe" dans la ville, où se trouvait une équipe de sécurité d'une dizaine d'hommes, selon le quotidien, qui affirme que la responsabilité de la sécurité entre département d'Etat et CIA n'était pas clairement délimitée.
 
"Les responsables du département d'Etat et du Pentagone n'étaient pas au courant du rôle de la CIA", selon le WSJ.
  
La nouvelle de l'attaque alors en cours a été donnée par le consulat à 21H40 (19H40 GMT) par le consulat qui a appelé l'"annexe", l'ambassade à Tripoli et le service de sécurité diplomatique à Washington, a affirmé à l'AFP un haut responsable américain du renseignement, confirmant des informations du WSJ.
  
Au Pentagone, le secrétaire à la Défense et ses conseillers décident de déployer un drone de surveillance qui sera sur zone une heure et demie plus tard. Ils prennent aussi la décision d'envoyer une équipe de forces spéciales basée quelque part en Europe.
   
  
Clinton téléphone à Petraeus

  
Mais cette équipe "est arrivée à Sigonella (une base de l'Otan en Sicile, ndlr) bien des heures après la fin de l'attaque" contre le consulat, a convenu le porte-parole du Pentagone George Little.
  
Hillary Clinton, elle, appelle directement David Petraeus pour obtenir l'assistance de l'agence.
  
A l'"annexe" de la CIA à Benghazi, sept agents sont envoyés au secours du consulat mais n'y arrivent qu'à 22H30, après avoir dû faire face à des tirs.

Ils repartent une heure plus tard, avec le personnel du consulat mais sans l'ambassadeur, et font route vers l'"annexe" sous le feu d'armes automatiques et de lance-roquettes, selon le déroulé des événements fourni par le haut responsable du renseignement.
  
Une autre équipe de sécurité de la CIA qui a décollé de Tripoli arrive à Benghazi et parvient à rejoindre l'annexe à 05h15 (03H15 GMT). Des assaillants s'en prennent alors à nouveau contre le complexe pendant une dizaine de minutes et deux employés de la CIA sont tués par un obus de mortier. "De purs héros", selon le haut responsable américain, qui défend l'action de l'agence cette nuit-là.
 
 
"Les agents sur le terrain à Benghazi ont réagi à la situation dans la nuit du 11 au 12 septembre aussi rapidement et efficacement qu'il était possible", a-t-il assuré.
  
Les critiques sur l'action de la CIA risquent de rejaillir sur son directeur David Petraeus, dont la popularité et la médiatisation quand il était général indispose nombre de responsables démocrates.
  
Le Wall Street Journal pointe ainsi sa discrétion pendant la polémique et son absence lors de la cérémonie à l'occasion du retour de la dépouille de l'ambassadeur ainsi que lors des obsèques des deux agents tués.
  
Des critiques "sans fondement" pour le haut responsable américain du renseignement, selon qui Petraeus "fait chaque jour un point sur la question et s'est plongé personnellement dans les reports de renseignement après l'attaque".