Et les assassinats des proches du régime déchu se poursuivent, fauchant la vie à un imam de mosquée de 70ans.
Des centaines de partisans du fédéralisme ont manifesté vendredi à Benghazi, dans l'est de la Libye, pour réclamer l'autonomie de cette région riche en pétrole et berceau de la révolution contre le colonel Mouammar Kadhafi.
Plus de 1.000 manifestants réclamant une plus grande autonomie de la région de la Cyrénaïque se sont rassemblés devant l'hôtel Tibesti après la prière hebdomadaire du vendredi, selon un journaliste de l'AFP.
"Ignorer nos demandes de fédéralisme aura de graves conséquences pour l'avenir de la Libye", pouvait-on lire sur une banderole.
Certains partisans du fédéralisme voudraient que Benghazi devienne la capitale économique du pays où seraient basées des institutions clés comme la Banque centrale ou les ministères du Pétrole et des Finances.
Les manifestants ont fait circuler une déclaration appelant à un retour à la Constitution de 1951 et exprimant leur soutien au gouvernement du Premier ministre Ali Zeidan, qui a été approuvé mercredi par l'Assemblée nationale.
"Nous déclarons notre plein soutien au gouvernement élu, qui a obtenu la confiance du Congrès national général, afin de rédiger une Constitution sur la base de la Constitution légitime de 1951", selon ce texte.
La Libye était dotée d'un système fédéral de 1951 à 1963 sous le règne du roi Idriss al-Sénoussi renversé par Kadhafi en 1969. Elle était alors divisée en trois régions administratives: la Cyrénaïque (est), la Tripolitaine (ouest) et le Fezzane (sud).
Les partisans du fédéralisme estiment que l'Est a été négligé à l'époque où le colonel Kadhafi était au pouvoir (1969-2011).
Le camp fédéraliste s'est fait connaître en mars dernier mais ses appels à boycotter les élections législatives de juillet ont été largement ignorées.
Un religieux assassiné à Benghazi
Vendredi, un religieux a été assassiné dans la ville de Benghazi, alors qu'il se rendait à la mosquée pour lancer l'appel à la prière
Selon un porte-parole du ministère de l’intérieur, "des hommes armés non identifiés ont tué cheikh Abdallah al-Foussay devant (la mosquée) Abou Ayyoub al-Ansari".
Le ministère des Affaires religieuses avait affecté ce religieux de 70 ans à cette mosquée où les étudiants apprennent à mémoriser le Coran.
Les religieux ont jusqu'ici été épargnés dans la vague d'assassinats qui a frappé l'est du pays.
Des dizaines de responsables qui avaient des liens avec le régime du colonel Mouammar Kadhafi, tombé il y a un an, ont été tués par des islamistes extrémistes libérés de prison.
Mercredi, un ancien membre des comités révolutionnaires, piliers du régime de Kadhafi, avait été assassiné dans la ville de Derna (est), un bastion des extrémistes.
Les islamistes extrémistes ont été accusés d'être derrière l'attaque, le 11 septembre dernier, du consulat américain à Benghazi, dans laquelle ont péri quatre Américains dont l'ambassadeur.