28-11-2024 12:53 AM Jerusalem Timing

Hollande à Beyrouth: "Soutenir le Liban menacé par la crise syrienne"

Hollande à Beyrouth:

Les Occidentaux craignent un vide politique dans un pays fragilisé par le conflit syrien.

Le président français François Hollande, en route vers l'Arabie saoudite et l'Asie, a fait étape dimanche à Beyrouth pour témoigner son soutien à son homologue Michel Sleimane, face aux risques de déstabilisation du Liban.

"La France ne ménagera aucun effort pour garantir au Liban son indépendance, son unité et sa sécurité", a affirmé Hollande lors d'une conférence de presse conjointe avec Sleimane, soulignant que la France était déterminée "à s'opposer de toutes ses forces à toutes les tentatives de déstabilisation".

Le président français François Hollande a affirmé que les auteurs de l'attentat ayant récemment tué un chef de la police libanaise ne bénéficieraient d'aucune "impunité", proposant l'aide de la France pour une enquête.

"Nous sommes à la disposition du Liban (...) La France apportera tout son concours" pour retrouver les auteurs de "cette lâche agression", a-t-il dit. "Il ne peut y avoir d'impunité pour les assassins de (Rafic al-) Hariri et de (Wissam) al-Hassan", a-t-il poursuivi. "Les Libanais doivent savoir que nous sommes à leurs côtés", a encore affirmé Hollande, après avoir évoqué les "inquiétudes" et "mobilisations" ayant eu lieu après l'attentat du 19 octobre à Beyrouth

Plus tôt, dans l'avion présidentiel le conduisant à Beyrouth, le chef de l'Etat français avait estimé "important de conforter le président Sleimane en ce moment".
Cette halte, décidée en dernière minute, a été qualifiée par Paris "de geste politique fort de soutien" au Liban, face au risque d'extension de la crise syrienne.

Selon l'Elysée, Hollande a décidé de se rendre rapidement au Liban après l'attentat qui a tué le 19 octobre à Beyrouth le chef des renseignements de la police Wissam al-Hassan.

Cette rencontre intervient alors que l'opposition libanaise anti-syrienne réclame la démission du Premier ministre Najib Mikati, qu'elle accuse de "faciliter le plan du régime criminel de Bachar al-Assad au Liban". Sleimane et les Occidentaux veulent éviter un tel scénario, craignant un vide politique dans un pays fragilisé par le conflit syrien.

La France serait prête à accueillir une réunion de l'ensemble des composantes politiques libanaises, selon une source gouvernementale, mais encore faut-il que le Liban en fasse la demande et que toutes les parties soient représentées.
Le chef de l'Etat, qui est accompagné de son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, a redécollé vers 11H30 (09H30 GMT) pour la suite de son périple dimanche après-midi en Arabie saoudite puis au Laos lundi pour le 9ème sommet Europe-Asie (Asem) organisé à Vientiane.

 Entretien avec le roi saoudien

En Arabie saoudite, le président français rencontrera pour la première fois le roi Abdallah, à Jeddah (ouest). Au menu de leurs discussions, la question du nucléaire iranien et la Syrie, "deux gros dossiers" sur lesquels les deux dirigeants ont une convergence de vues.

"L'Arabie saoudite est extrêmement inquiète des agissements iraniens" pour se doter de l'arme nucléaire, souligne ainsi l'Elysée, alors que Hollande a déclaré cette semaine être prêt à voter de "nouvelles sanctions" contre Téhéran.
Quant à la Syrie, la France et l'Arabie ont "des analyses assez proches" et le chef de l'Etat "sera attentif à l'analyse du roi", précise-t-on à l'Elysée.

Sur le plan bilatéral, les discussions porteront évidemment sur l'énergie.
"L'Arabie saoudite a toujours fait preuve de responsabilité" sur le prix du pétrole, rappelle-t-on, faisant valoir également son intérêt "pour l'énergie nucléaire". "On souhaite que les entreprises françaises soient présentes", affirme-t-on, alors que l'Arabie a un grand projet de construction de centrales.

Mais il y aura aussi en toile de fond, la signature en vue d'un contrat d'un milliard d'euros entre le groupe français de construction navale DCNS et Ryad pour la modernisation de la flotte saoudienne.

Le déplacement n'est "pas destiné à signer des contrats" et François Hollande "abordera le thème des frégates sur le mode de l'interrogation: où en êtes-vous sur ce dossier, quelles sont vos attentes, votre calendrier?", commente-t-on prudemment dans l'entourage du président.