Hollande discute avec le roi de la Syrie, de l’Iran et des secteurs de l’énergie et du transport.
Le président français François Hollande s’est abstenu lors de sa visite en Arabie de s’entretenir avec des représentants de l’opposition saoudienne. Il s’est contenté de rencontré trois représentants de la société civile, selon une source diplomatique française.
"Depuis 2005 (date de l'accession au trône du roi Abdallah), des étapes ont été franchies et d'autres sont espérées en matière de droits de l'Homme et de la situation de la femme", a déclaré le président français lors d'une conférence de presse au terme de sa visite en Arabie, dont la partie orientale est secouée par des violences à l’encontre des manifestants réclamant des réformes.
Le président Hollande a rencontré Mohammed Al Zalfa, un ancien membre du conseil de la Choura (instance consultative désignée), considéré comme un libéral et un partisan des droits de la femme, dont celui de conduire.
Faisait également partie de la délégation Ibrahim Al-Mugaiteeb, militant de longue date en faveur des droits de l'Homme et président de l'organisation Human Rights First, qui défend notamment les minorités.
Le troisième membre de la délégation est le jeune blogueur Ahmad Al-Omran (28 ans), auteur du blog "Saudi jeans", qui critique le conservatisme ambiant dans le royaume et exprime la frustration de nombreux jeunes.
"L'entretien a porté sur les réformes que le roi Abdallah a commencé à initier depuis son accession au trône en 2005 et ce qui doit être accompli dans ce domaine, ainsi que les droits que la femme qui a obtenu celui de voter aux prochaines élections municipales en 2015", a indiqué la source diplomatique.
Hollande discute de la Syrie et de l'Iran
Peu auparavant, Hollande s'était entretenu dimanche à Jeddah, sur la mer Rouge, avec le roi Abdallah d'Arabie saoudite de "la crise syrienne, de l'Iran, ainsi que de la coopération entre les deux pays", a déclaré à l'AFP un porte-parole de M. Hollande, Romain Nadal, après un entretien de deux heures.
Cette première visite en Arabie saoudite "est avant tout politique", a déclaré M. Hollande aux journalistes dans l'avion qui l'amenait de Beyrouth à Jeddah sur la mer Rouge.
"La France joue un rôle actif dans la région du Moyen-Orient. Nous sommes le pays le plus actif sur les dossiers de la Syrie, du Liban et du processus de paix" au Proche-Orient, a-t-il encore dit.
Discussions économiques
S'agissant des relations saoudo-françaises, les discussions de M. Hollande à Jeddah devaient porter sur les secteurs de l'énergie et du transport, selon son entourage.
"L'Arabie saoudite a toujours fait preuve de responsabilité" sur le prix du pétrole, rappelle-t-on, faisant valoir également son intérêt "pour l'énergie nucléaire". "On souhaite que les entreprises françaises soient présentes", affirme-t-on, alors que l'Arabie a un grand projet de construction de centrales nucléaires.
Le président a annoncé aux journalistes qu'il reviendrait en Arabie saoudite "début 2013 avec une délégation de chefs d'entreprises pour une visite économique".
Hollande à Beyrouth
Le président français est arrivé dans l'après-midi à Jeddah en provenance de Beyrouth où il a effectué une brève visite au cours de laquelle il a exprimé le soutien de la France au Liban.
La visite de M. Hollande est intervenue alors que l'opposition libanaise réclame la démission du Premier ministre Najib Mikati. Une demande réfutée par Sleimane et les Occidentaux qui disent vouloir éviter tout vide politique.
Selon une source gouvernementale, la France serait prête à accueillir une réunion de l'ensemble des composantes politiques libanaises, si le Liban en fait la demande et si toutes les parties sont représentées.