Le journal américain World Tribune parle d’une défaite cuisante des miliciens à Alep, "une catastrophe" pour Ankara et Doha.
Pilonnages, attentats et assassinats vont de pair en Syrie et deviennent de plus en plus les procédés militaires favoris des miliciens de l’Armée syrienne libre. Les civils sont leurs principaux victimes.
Ces deux derniers jours, les Palestiniens du camp Yarmouk au sud de la capitale étaient particulièrement visés.
Dans la nuit de dimanche à samedi, 25 civils y ont été tués et 60 autres blessés dans un double pilonnage.
Selon Syria Truth, 10 palestiniens ont été tués et 30 autres blessés lorsqu’un obus lancé par l’ASL s’est abattu sur le centre d’aide du camp. Les 15 autres ont à leur tour péri, quelques minutes plus tard, dans un deuxième pilonnage qui a frappé le même endroit. Une ambulance appartenant à l’Organisme du Croissant rouge palestinien a été détruite tuant tous ceux qui étaient à son bord.
L’attaque contre le camp a été revendiquée dans un communiqué par la milice « Bataillon des descendants des Omeyyades », qui est selon le site d’obédience wahhabite et financée par le Qatar.
Le site assure que les chiffres mentionnés dans le communiqués qui énumère toutes les régions bombardées dans le sud de la capitale et prétend avoir détruit 5 chars et tué 115 soldats syriens n’ont rien à voir avec la réalité. « Aucun véhicule et aucun militaire n’est tombé dimanche. Seuls des civils sont tombés en martyre », écrit Syria Truth.
Ce lundi, le pilonnage contre les civils s’est poursuivi : il a frappé un bus de transport civils dans le quartier Rue 30, aux confins avec le camp et s’est soldé par la mort de 7 personnes. (Selon ARab-Press 5 civils tués).
Une femme et trois enfants figurent parmi les tués. Syria Truth assure que cette recrudescence dans le camp palestinien survient après l’annonce des milices de l’ASL de la formation du « Liwa d’al-Assifa » (le bataillon de la tempête) formé de militants palestiniens du Hamas et qui selon leur communiqué de fondation comptent s’emparer du camp.
Et les minorités islamiques aussi
Plus près de la capitale, dans le quartier Mazzé-Jabal 89, il y a eu 10 tués et 18 tués et blessés dans une explosion sur la place Arous al-Jabal.
Dans un premier temps, les sites syriens ont fait état de l’explosion d’une voiture piégée. Par la suite, certains d’entre eux, dont Arabs-Press ont indiqué que l’explosion est dû à un engin planté sur la place même. Syra Truth assure que l'attentat est motivé par des raisons confessionnelles. surtout que ce quartier est habité par une minorité musulmane, sans préciser laquelle.
Dimanche, des miliciens ont tué un avocat qui sympathisait avec le régime. « La brigade les représentants de Dieu sur terre appartenant au bataillon de l’Islam a tué Samer Ghanem dans son bureau situé dans le quartier Moujtahid à Damas pour son soutien au gouvernement et pour des raisons communautaires », a écrit le site Syrian Documents. Sachant que Ghanem est de confession alaouite.
Version AFP-OSDH à Damas
(( Un attentat a fait onze morts et des dizaines de blessés lundi sur une place du quartier résidentiel de Mazzé, dans l'ouest de Damas, selon un nouveau bilan de la télévision officielle et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Le bilan précédent faisait état de cinq morts et de dizaines de blessés.
Le bilan pourrait augmenter car huit blessés sont dans un état critique, a précisé l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de militants et de médecins en Syrie.
De son côté, la télévision d'Etat a imputé l'attaque à des "terroristes" faisant état de onze morts et de dizaines de blessés graves dont des enfants, dans un nouveau bilan.
"L'explosion dans le secteur de Mazzé Jabal est due à une charge posée par des terroristes sur la place Arous al-Jabal, qui était bondée", a précisé la chaîne.
Mazzé est un important quartier résidentiel qui abrite des ambassades et des sièges de la Sécurité. L'attentat s'est produit dans un secteur parallèle à "l'autoroute Mazzé", une route de quatre kilomètres qui conduit à la célèbre place des Omeyyades.
A Damas, des bombardements et combats entre rebelles et soldats faisaient rage lundi, en particulier dans les quartiers sud de la capitale d'où de nombreux habitants fuyaient.))
Alep: un chrétien tué
Dans la ville d’Alep, c’est un chrétien qui a été tué dimanche. Selon le site aleppin Tahtel-mijhar, Wartane Khajadoriane (d’origine arménienne, 46 ans) a été abattu d’une balle dans le quartier des villas à 10:30 du matin. Personne n’a encore revendiqué sa mort.
Par ailleurs, les combats se concentrent ce lundi sur le quartier Layramoune, à proximité du quartier Achrafiyyé habitée par une majorité kurde : d’après le site aleppin, une usine y a été brûlée. Les assertions selon lesquelles les miliciens se sont emparés du barrage de l’armée sur sa place sont fausses, d’après des sources sur place. Les avions sont également entrés en action durant l’assaut perpétré par les miliciens, bombardant leurs repères. Le chef de la milice « Bataillon des martyrs » a été abattu par les militaires du barrage en question.
Dans le quartier Ferdos, un cameraman de l’ASL a été tué dans un pilonnage du quartier.
Alep : défaite des miliciens, la catastrophe d’Ankara et Doha
Concernant la situation dans la ville d’Alep et sa province, le journal américain World Tribune en arrive au constat que les forces de l’opposition syrienne, et en dépit du soutien qu’elles obtiennent de la Turquie et de Qatar, ont essuyé une défaite stratégique dans leurs tentatives de s’emparer de cette ville. Ce qui constitue selon le journal « une catastrophe », pour Ankara qui entraine les miliciens et Doha qui les finance.
« Un millier d’hommes armés de l’opposition, ont été équipés en camionnettes de transport, en équipements anti chars et en missiles anti aériens pour entamer leur avancée vers Alep à partir de plusieurs fronts le 25 octobre dernier » écrit le journal dans un rapport publié sur son site sur la Toile, citant des sources selon lesquelles dans les 48 heures qui ont suivi, les rebelles ont fui six quartiers à proximité du centre d'Alep.
Le journal américain signale que "des centaines de djihadistes ont été tués ou capturés, en particulier par les milices alignées au Parti des travailleurs du Kurdistan". Et d’assurer que le PKK et le gouvernement kurde dans le nord de l'Irak ont envoyé des combattants pour arrêter les djihadistes parrainés par la Turquie, et envoyés à Alep et vers d'autres parties du nord de la Syrie ". Et la source de conclure : « ce fut une guerre par procuration entre Ankara et le Kurdistan ».
La bataille de la citadelle
A Idleb, où la bataille fait rage autour de la citadelle Harem où se sont retranchés des habitants de la ville, fuyant les massacres des miliciens, il est question d’une trentaine de civils abattus dimanche par les miliciens dans cette citadelle. Selon le site Syria Truth, Ils ont été tués à bout portant par les milices de Jabhat-Nusrat (le front Nosrat)
Ce lundi, un mouvement de déplacement massif des habitants a été signalé de la localité Kourine.
De plus, selon Syrian Documents, un soldat de l’armée régulière a tué un chef milicien qui dirige le « Bataillon des martyrs d’Idleb », connu sous le nom Bassel al-Issa.
Plus tard dans la journée, l’OSDH a avancé une autre version des faits : Bassel aurait été tué dans un raid aérien contre un repaire de sa milice dans la localité de Harem et au cours duquel une vingtaine de miliciens ont péri.
A noter que la localité de Harem est connu pour sa sympathie pour le régime, souligen Syria Truth.
Version AFP-OSDH à Idleb
(( Au moins 20 rebelles ont été tués lundi dans un raid de l'armée de l'air sur la province d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Au moins 20 combattants ont été tués par les bombes larguées par un avion sur la localité de Harem", a indiqué l'ONG, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins à travers le pays.
Alors que de violents combats font rage dans la province d'Idleb, le régime a récemment intensifié ses raids aériens, semblant décidé à mettre à profit son principal atout: ses avions qui maîtrisent seuls le ciel.
Une vingtaine de maisons ont été détruites dans la localité, affirme de son côté la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS), selon qui plusieurs personnes sont encore sous les décombres.
De leur côté, les rebelles bombardaient à l'artillerie un quartier de Harem, tenus par l'armée et les miliciens pro-régime, a ajouté l'OSDH.))
A Hama, l’explosion d’une voiture piégée dans la région al-Ghab a causé la mort de deux civiles, et blessé dix autres. Le véhicule était conduit par un kamikaze et contenait l’équivalent d’une tonne d’explosifs.
Selon l'OSDH, au moins 50 membres des forces gouvernementales ont
péri dans l'attentat suicide.
L'opération aurait été menée par un milicien du Jabhat-Nusrat (Front Al-Nosra).
A Homs, un engin explosif qui a explosé sur la route menant de Homs à Qosseir a blessés trois soldats de l’armée régulière. Plusieurs bombardements ont été entendus dans la ville. Il s’agirait selon des activistes de pilonnage des repaires des miliciens par les forces gouvernementales.
Dans la ville de Homs a été enlevé le bureau du maire Hilal Ramzi.
A Deir Ezzor, des combats violents dans plusieurs quartiers de la ville se sont soldés par la mort d’un nombre indéterminé de miliciens