Le frère du Chef du Conseil du peuple a été tué.
Tout observateur des évènements de la crise syrienne ne peut qu’être frappé par la violence inouïe qui s’est illustrée dans les exactions des insurgés en particulier. Agressive presque gratuitement, terrifiante et terrorisante, sans pitié et sans compassion, elle frise l’irrationnel, voire la fiction. Au point de permettre des similitudes avec les films d’horreur d’Hollywood, lesquels pullulaient ces dernières années sur les grands écrans, et surtout les petits, dans le monde arabe. Leur diffusion semble ne pas être passé sans impact. Au moins sur le cas syrien.
Ainsi, au cœur d’Alep, un franc-tireur qui a commis des dizaines d’assassinats à l’aide de son fusil à précision, a été baptisé « le sniper de Moscou », sur inspiration d’un film américain intitulé « Ennemi aux portes », produit en 2001, et joué par l’acteur britannique Jude Law.
À la différence que le héros du film, le tireur d’élite de l’Armée rouge soviétique n’a abattu qu’une douzaine de soldats, des allemands nazis de surcroit. Alors que le sniper syrien en a abattu au moins 76, des soldats, policiers ou membres des comités populaires confondus. Tous des syriens.
C’est un collègue qui l’a appelé ainsi, précise-t-il au quotidien britannique The Telegraph, signalant que tous les autres n’ont pas manqué d’approuver en chœur : « oui c’est Jude Law, c’est Jude Law ! », se plait à rapporter le journal britannique. Comme s’il est à la recherche d’influences occidentales dans la révolution syrienne, pour en amortir les influences salafistes islamistes. Les révolutionnaires n’ont même pas pris la peine de remplacer Moscou par Alep, pour être plus objectifs, ni ne semblaient s’être rendus compte que le franc-tireur du long métrage livrait bataille à Stalingrad !
Or, à Alep comme à Stalingrad, le franc-tireur syrien (qui refuse de dévoiler sa véritable identité et se contente de prétendre qu’il était un soldat professionnel ayant fait défection de l’armée syrienne régulière), passe de rues en rues pour pourchasser ses victimes. Il dit avoir arrêté de les compter depuis que les chars sont entrés en action, mais prétend toutefois avoir touché trois conducteurs de chars, à travers leurs lucarnes.
Comme dans le film en question, à quelques différences près, le sniper de Moscou syrien raconte que les forces gouvernementales ont envoyé deux tireurs d’élite pour le tuer, qu’ils ont payé des sommes importantes pour récolter des informations sur lui, mais ont fini par être arrêtés et se trouveraient actuellement emprisonnés dans les geôles des révolutionnaires(!!).
Et comme dans tous les films américains, ce révolutionnaire se targue d’avoir toujours été du côté des gagnants !
Tué pour avoir été le frère du chef du Conseil du peuple
Sur le terrain, le serial-killer se poursuit sans pitié. Avec comme nouvelle stratégie qui s’impose au fil des assassinats ciblés: à défaut de pouvoir atteindre les responsables politiques, il faut tuer leur frère (ou leur proche par extension).
Des miliciens ont tué ce mardi le frère du chef du Conseil du peuple syrien Dr. Oussama Lahham dans le quartier Maydane dans la capitale. Selon l’agence de presse syrienne Sana, « des terroristes qui suivaient D. Lahham a sa sortie de sa maison l’ont suivi et ont ouvert le feu contre sa voiture, alors qu’il se dirigeait a son travail ».
A noter que des miliciens avait précédemment tué à Deraa le frère du membre du Conseil du peuple Khaled Abboud, connu pour ses apparitions télévisées et ses déclarations farouchement hostiles à l’insurrection syrienne.
Dans la nuit de lundi à mardi a été tué le général Mohammad Ali Zaydane de l’armée régulière à proximité de sa maison à Roukneddine.
Ailleurs, dans la province sud-ouest de Damas, une voiture piégée a explosé dans la région de Sayyeda Zaynab, à proximité de la mosquée Aws al-Korni. Aucune victime n’a été signalée et les dégâts sont exclusivement matériels.
Au matin de ce mardi, les forces gouvernementales ont procédé à un pilonnage aérien de la localité de Douma situé à 13 Km de la capitale et ou se sont retranchees de nouveau les miliciens de l’ASL.
Dans la province d’Alep, des milices ont pris d’assaut un barrage militaire à la place Layramoune, au nord, et est parvenu à détruire un véhicule B.M.B. Selon Syrian Documents, les accrochages battent leur plein dans cette région, et il y a eu des victimes de part et d’autre.
Le site mentionne la mort de deux miliciens de l’ASL sans préciser les conditions. A Deraa , deux miliciens ont été arrêtés.
A Idleb, deux miliciens de l’ASL et un activiste médiatique ont été tués dans la nuit de lundi à mardi dans un pilonnage contre leur repaire à Maarat-Noamene.
A Homs, un milicien a été tué dans des accrochages dans un barrage de l’armée régulière dans la région de Qosseir.
Plusieurs civils avaient blessés dans une attaque contre leur bus sur la rue reliant Damas, à la province de Homs.
Version OSDH-AFP
Les violences ont à nouveau fait mardi 41 morts, pour moitié des civils, selon un bilan provisoire de l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de militants et de médecins dans les hôpitaux civils et militaires. En près de 20 mois, plus de 36.000 morts ont péri en Syrie, selon l'OSDH.
Une voiture piégée a fait des blessés à Mouadamiya, près de Damas, et une autre a explosé dans la banlieue de Sayeda Zeinab, faisant des dégâts, tandis que l'aviation bombardait Douma, une autre banlieue, selon l'OSDH. Ces attentats n'ont pour le moment pas été revendiqués.
Damas, un temps éclipsée par l'ouverture fin juillet du front d'Alep (nord), est désormais au centre des combats.
Dans le sud de la capitale, le frère du chef du Parlement Jihad al-Laham a été assassiné par des "terroristes" à Midane, selon la télévision officielle.