29-11-2024 07:48 PM Jerusalem Timing

Syrie/Zone tampon: Ankara subit un nouveau revers

Syrie/Zone tampon: Ankara subit un nouveau revers

Washington apose une fin de non recevoir à l’instauration d’une "zone tampon" à l’intérieur du territoire syrien.

Victoria Nuland

Ankara a subi un nouveau revers après une fin de non recevoir américaine à l’instauration d’une « zone tampon » à l’intérieur du territoire syrien.

Le département d'Etat a reconnu que Washington discutait depuis "des mois" avec Ankara et l'Otan de "l'appui défensif dont la Turquie pourrait avoir besoin", refusant toute intervention militaire en Syrie.

"Au jour d'aujourd'hui, nous n'avons pas reçu de requête formelle de l'Otan, mais vous savez que dans le passé nous avons soutenu la Turquie avec des Patriot", a indiqué la porte-parole Victoria Nuland, en allusion à la guerre du Golfe en 1991 et celle en Irak en 2003.

Le quotidien turc Milliyet avait fait état mercredi de discussions entre la Turquie et les Etats-Unis concernant l'éventuel déploiement de missiles Patriot en Turquie, le long de la frontière syrienne, pour imposer une zone d'interdiction de survol de 60 km de profondeur en territoire syrien.

ErdoganEn déplacement en Indonésie, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, cité par Anatolie, a toutefois indiqué qu'"aucune requête n'avait jusque-là été déposée".

Un responsable de l'Otan à Bruxelles a également souligné: "A ce point, nous ne sommes pas au courant d'une quelconque requête de la Turquie".

La Turquie a renforcé ces derniers mois son dispositif de sécurité à la frontière syrienne, y déployant des chars et des batteries de missiles antiaériens à courte portée.

 

Confusions sur des discussions avec l’Otan sur le Patriot

PatriotEntre-temps, le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu a annoncé mercredi que la Turquie discute avec l'Otan d'un éventuel déploiement de batteries de missiles sol-air et antimissiles Patriot sur son sol.

Interrogé par des journalistes turcs lors d'un déplacement à Bruxelles sur l'existence de telles discussions avec l'Alliance atlantique, M. Davutoglu a répondu : "Dans le cadre de la préparation aux éventualités, tout est discuté", a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Un conseiller de M. Davutoglu a cependant démenti des propos attribués au ministre par la télévision NTV selon lesquels "l'Otan s'apprête à donner des systèmes Patriot à la Turquie". M. Davutoglu était à Bruxelles pour y rencontrer des responsables de l'UE.

Interrogé auparavant par l'AFP, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Selçuk Ünal avait confirmé des pourparlers sur un tel déploiement.

"Cette question (des Patriot) arrive également à l'ordre du jour dans le cadre de délibérations, de préparatifs et de la planification d'urgence sur la sécurité de la Turquie et des territoires de l'Otan", selon M. Ünal.

La Turquie a le droit de s'armer

Abdallah GulDe son côté, le président turc, Abdullah Gül a estimé ce jeudi que la Turquie se réserve le droit de se doter de tout type d'armes afin d'assurer sa défense contre toute « menace syrienne ».

M. Gül a tenu ces propos lorsqu'il était interrogé par la presse sur les discussions entre la Turquie et l'Otan sur un éventuel déploiement de batteries de missiles sol-air et antimissiles Patriot sur son sol.

M. Gül a exclu toute volonté de la Turquie "de faire la guerre avec la Syrie" voisine mais a mis néanmoins en garde ce pays contre toute attitude "insensée" pouvant viser le territoire turc.