22-11-2024 08:45 PM Jerusalem Timing

France-Algérie: demander excuses ou repentir est "dépassé" (ministre algérien)

France-Algérie: demander excuses ou repentir est

Ces déclarations interviennent en pleine résurgence de la polémique sur les 132 ans de colonialisme français.

Dahou Ould Kablia Le ministre algérien de l'Intérieur Dahou Ould Kablia a jugé que demander à Paris excuses ou repentir pour son action coloniale "criminelle" en Algérie était "dépassé", dans un entretien paru jeudi.

"Se repentir, cela veut dire quoi? Demander des excuses, cela veut dire quoi aussi? Moi, sincèrement, je pense qu'il faut dépasser tout cela", a-t-il déclaré à titre "personnel" au quotidien francophone Le Soir, en pleine résurgence de la polémique sur les 132 ans de colonialisme français, à un mois environ de la visite d'Etat en Algérie du président François Hollande.

"Je considère que ces choses là sont dépassées", a-t-il dit. "Aujourd'hui, il faut envisager l'avenir et je pense que ce n'est pas en ressassant perpétuellement les mêmes demandes, les mêmes exigences que l'on fera avancer les choses".

Mohammad Cherif AbbasM. Ould Kablia, ancien du Malg (ministère de l'armement et des liaisons générales, le service de renseignement de l'armée de libération) répondait au ministre des Moudjahidine (anciens combattants) Mohamed Cherif Abbas qui avait réclamé à la France le 30 octobre "une reconnaissance franche des crimes perpétrés".

Parmi les projets d'avenir et les discussions en cours avec Paris, M. Ould Kablia a indiqué que l'accord bilatéral de 1968, lié à la circulation des personnes, était maintenu comme le voulaient les Algériens.

"La partie française propose aujourd'hui des avenants à cet accord mais qui vont dans le sens du confortement de cet accord et non de sa remise en cause", s'est-il félicité.

Le ministre algérien a fait état de "progrès immenses" dans la coopération sécuritaire avec la France. Après la formation de cadres sécuritaires algériens dans l'hexagone il a demandé "une seconde phase": former des formateurs pour tout ce qui concerne le rendement de l'administration territoriale.

Enfin, à propos de la reconnaissance par le président Hollande des massacres du 17 octobre 1961 de manifestants pacifiques algériens en faveur de

l'indépendance, M. Ould Kablia a estimé qu'il s'agissait d'"un problème interne" à la France. Cette reconnaissance est destinée "en quelque sorte (à) laver la conscience de l'Etat français des crimes qu'il a commis sur son territoire".