L’opposition islamiste en Jordanie a appelé samedi au départ du Premier ministre Maarouf Bakhit, le rendant responsable des violences contre des manifestants réclamant des réformes qui ont fait un mort et 160 blessés la veille à A
La puissante opposition islamiste en Jordanie a appelé samedi au départ du Premier ministre Maarouf Bakhit, le rendant responsable des violences contre des manifestants réclamant des réformes qui ont fait un mort et 160 blessés la veille à Amman.
"Ce gouvernement doit démissionner ou être limogé, un gouvernement qui fait couler le sang de ses citoyens perd sa légitimité", a affirmé lors d'une conférence de presse cheikh Hamzeh Mansour, chef du Front de l'action islamique, branche politique des Frères musulmans.
Le groupe des "jeunes du 24 mars", dont le camp de protestation installé à cette date dans le centre d'Amman pour exiger des réformes a été démonté vendredi par la police, a également demandé que Bakhit, ainsi que des chefs du Renseignement et de la gendarmerie soient limogés et poursuivis en justice.
"Nous sommes arrivés à un point de non-retour. Nous allons étudier les moyens de poursuivre la contestation jusqu'à ce que nos revendications soient satisfaites", a déclaré Firas Mahaddine, un représentant du groupe, qui rassemble différentes tendances, dont des islamistes.
Des attaques la veille contre leur camp par des partisans du régime, puis l'intervention de la police anti-émeutes ont provoqué la mort d'un homme et ont fait plus 160 blessés.
"Vingt et une personnes ont été arrêtées et déférées devant les tribunaux", a annoncé à la presse le ministre de l'Intérieur, Saad Hayel Srour.
Le chef de la sûreté générale, le général Hussein Majali, a annoncé un nouveau bilan de "160 blessés, dont 83 policiers", soulignant que la police anti-émeutes et les gendarmes "ne portaient pas d'armes à feu".
Ces violents affrontements étaient les premiers depuis le déclenchement des protestations en Jordanie il y a trois mois. L'opposition islamiste ainsi que les mouvements de gauche et nationalistes réclament des réformes politiques profondes et des poursuites contre des personnes corrompues.
Après ces violences, Bakhit a accusé les Frères musulmans de "recevoir des instructions de dirigeants des Frères musulmans d'Egypte et de Syrie", et a déclaré que leur refus du dialogue signifiait leur choix "du chaos".
"Cela fait partie des inventions et des mensonges que nous entendons souvent", a rétorqué le chef des Frères Musulmans, Hammam Saïd.
Mais le Premier ministre, jouant l'apaisement, a réaffirmé samedi qu'il souhaitait toujours dialoguer avec les islamistes, qui refusent de participer à ces discussions tant qu'elles ne portent pas sur de "profondes réformes constitutionnelles".