Il a réussi à édifier une structure militaire au sein de la brigade d’al-Qassam, solide et comparable à celle d’une armée régulière..
Pendant plus de 34 ans, Ahmad Jaabari a lutté et combattu l’occupation israélienne.. Trente quatre années durant lesquelles il est passé du mouvement Fatah à celui du Hamas pour terminer dans la direction de la branche armée du Hamas, la brigade Ezzeddine al-Qassam !
Les Palestiniens pensent que l’assassinat de Jaabari est un règlement de compte israélien lié à l’enlèvement du soldat israélien Gilad Shalit et ce, depuis son maintien en captivité pendant cinq ans en passant par la mise en œuvre de négociations qui ont abouti à l’échange de milliers de Palestiniens détenus, dont 450 sont importants et que l’entité sioniste refusaient de libérer !
Jaabari est né en 1960, il est originaire de la région d’al-Khalil, situé au sud de la Cisjordanie. Sa famille a déménagé vers la bande de Gaza où elle a vécu dans le quartier Chajaiyah, à l’est de la ville.
Les Israéliens l’ont arrêté, l’accusant de faire partie d’une cellule armée de la résistance palestinienne contre l'occupation, appartenant au mouvement du Fatah.
Les années de détention de Jaabari : cruciales dans son évolution
Après des années de détention dans les geôles israéliennes où il a appris l’hébreu, Jaabari et plusieurs de ses collègues se sont tournés vers la tendance islamique, qui en était à ses premiers débuts, pour devenir rapidement l'un des leaders du Hamas.
Selon les détenus de la prison de Aychouh, Jaabari a travaillé avec un certain nombre de dirigeants du mouvement qui se trouvaient dans la prison, notamment Dr Ibrahim Makadmeh, qui a été assassiné en 2003, pour former des éléments du Hamas afin qu’ils puissent rejoindre les différentes branches du mouvement, en particulier la branche militaire Ezzeddine al-Qassam et ce, à travers des stages sécuritaires, militaires et religieux qui leur permettent de se qualifier et de s'engager dans le travail de l’organisation aussitôt après leur libération. "
En 1996, Jaabari a été libéré, alors qu’il s’était vu refuser une libération, il y a deux ans, dans le cadre des accords d’Oslo. Au moment de sa sortie, le Hamas faisait l’objet d’une vaste campagne de la part de l'Autorité palestinienne. Il a fondé l’association Nour pour les détenus, et a suivi ce dossier dans son intégralité, participant à toutes les activités des comités des parents.
En 1997, il a rejoint le Parti du salut islamique, fondé par le Hamas à cette époque pour faire face aux mesures de persécutions sécuritaires de l’autorité palestinienne contre le Hamas. Il a été arrêté par les services de sécurité palestiniens et a passé deux ans en prison, pour participation à nouveau dans des activités militaires.
Après sa libération, le Hamas a évolué rapidement et qualitativement
Avec le déclenchement de l’Intifada en l’an 2000, Jaabari a été libéré par l’Autorité et il était le troisième membre parmi les trois cadres qui formaient le commandement des Brigades al-Qassam, avant de devenir le deuxième homme de la branche armée du Hamas de manière officielle.
Après l’assassinat par l’occupation israélienne de son commandant en chef Salah Chehadah et la blessure de son successeur, le chef Mohammed AlDayf, qui a survécu à plusieurs assassinats en 2003, Jaabari est devenu le commandant en chef de la brigade d’al-Qassam.
Jaabari a échappé à plusieurs reprises à divers attentats dirigés contre lui par l’occupation israélienne, notamment le 7 Août 2004, lorsque l'aviation israélienne a bombardé sa maison à Chajaiya dans l'est de la bande de Gaza , où son fils Mohammed, son frère Fathi ainsi que son beau-frère et un certain nombre de ses proches sont tombés en martyr. Alors qu’il a été blessé légèrement !
Le nom de Jaabari a fait couler beaucoup d’encre surtout après la capture du soldat israélien Gilad Shalit, le 25 Juin 2006, lorsque l’entité sioniste l’a accusé d'être derrière l'opération d’enlèvement, le désignant comme étant le chef d’état-major de la brigade d’al-Qassam.
A ce titre, Jaabari faisait partie de la délégation du Hamas qui avait négocié avec l’entité sioniste de manière indirecte, via les renseignements égyptiens, l’accord de libération de Shalit, en Octobre 2011.
Jaabari jouissait de très grandes capacités qui lui ont permis de diriger la brigade d’al-Qassam. Selon les rapports, Jaabari a permis à al-Qassam d’évoluer rapidement et qualitativement, notamment en lui édifiant une structure militaire solide aussi grâce à sa supervision de nombreuses opérations héroïques contre l'occupation israélienne.
Parmi ses réalisations les plus importantes, l’organisation des brigades d’al-Qassam comme une armée régulière au point que leur nombre aujourd’hui est estimé à environ 20 000 éléments disciplinés, sans compter que les Brigades disposent d’un arsenal d'armes moyennes et légères leur permettant de dominer des combats.
Selon des sources du Hamas, Jaabari était un membre du Bureau politique du Mouvement Hamas, qui estime son assassinat est une déclaration de guerre, mais aussi une perte douloureuse.
Jaabari a vécu dans la plus stricte confidentialité, il avait pris ses distances avec les médias et n’est apparu que dans certains exercices militaires d’alQassam.
Aussi, il est apparu en public le jour de la livraison du soldat israélien Shalit à l’ Egypte, puisque c’est qui lui tenait le bras, avec un cadre d’al-Qassam , le commandant Raed al-Attar. Il est aussi apparu dans quelques événements spéciaux notammentpendant quelques minutes lors de la cérémonie d’honneur organisée pour les ex-détenus avant de disparaître.
Ses fameuses phrases :
Parmi ses propos les plus connus: « Aussi longtemps que les sionistes occupent notre terre, ils sont destinés soit à la mort soit au départ des territoires palestiniens occupés"
Dans une lettre publiée par le magazine Darb alEzzat, une revue propre au Bureau d'information des Brigades d’a-Qassam, Jaabari écrit à l’occasion du deuxième anniversaire de la guerre contre Gaza : "Les brigades d’Al-Qassam n’épargneront aucune options possibles qui serviraient à dynamiser la résistance, à libérer des détenus, à vaincre l’ennemi délinquant usurpateur “.
Et d’ajouter : «Nos yeux seront virés vers al-Qods et Al-Aqsa, jamais ils ne seront confinées à l'intérieur des frontières de Gaza, notre projet de résistance se répandra sur toute notre terre usurpée, tôt ou tard."