Le président yéménite se dit sceptique quant à la capacité de l’opposition de gouverner le pays. Al Qaïda tue six militaires yéménites.
Le président yéménite contesté Ali Abdallah Saleh s'est dit prêt à partir mais s'est présenté comme le dernier rempart contre le chaos et la division du pays, dans une interview à la télévision Al-Arabiya diffusée dans la nuit de samedi à dimanche.
« Nous leur disons, venez, discutons ensemble d'une solution à feu doux consistant à transférer le pouvoir pacifiquement. Nous ne nous agrippons pas au pouvoir mais on ne peut pas le donner à n'importe qui", a déclaré Saleh, à propos de l'opposition qui réclame son départ immédiat.
"Il est anormal qu'une minorité torde le bras à la majorité", a-t-il encore déclaré, en affirmant que ses partisans étaient majoritaires dans le pays et que l'opposition ne représentait qu'une fraction des Yéménites.
Il s'est montré en même temps sceptique sur la capacité des opposants de gérer le pays. "Je les met au défi de trouver des solutions aux problèmes du Yémen même si le président part dans deux heures".
"On était deux pays il y a 22 ans", le Yémen "sera partagé en trois ou quatre entités et ils ne pourront contrôler que Sanaa et quelques provinces", a averti le chef de l'Etat.
"Cela conduira le pays vers l'inconnu et je suis responsable de la sécurité du pays que je dois conduire en eaux calmes", a encore dit Saleh.
Sur le terrain, six militaires yéménites ont été tués dimanche au cours d'une attaque attribuée à Al-Qaïda dans la province de Marib, à l'est de Sanaa, selon des sources militaires et tribales. Un responsable militaire a indiqué que des hommes en armes ont attaqué un convoi de l'armée, incendiant un véhicule et en saisissant deux autres. Six soldats ont été tués et quatre blessés dans l'attaque qui s'est produite à trois km à l'est de la ville de Marib, a-t-il précisé. Selon des sources tribales, l'attaque était menée par Aaed al-Chabwani, un des principaux chefs locaux d'Al-Qaïda.