Il est malheureux de constater encore une fois, comme en 2006, ou en 2008, que pour certains Arabes la lutte contre l’occupation israélienne "est un jeu qu’il faut calmer"!
Encore une fois, comme en 2008, Gaza lève le voile sur l’hypocrisie de certains pays arabes et musulmans envers la cause palestinienne.
La lutte héroïque du peuple de Gaza, de ses hommes de la résistance face à cette nouvelle agression israélienne a malheureusement révélé (encore une fois ) les dissensions qui dominent la scène arabo-musulman.
Ainsi, la plus haute instance religieuse en Egypte, cheikh d’al-Azhar, le Dr. Ahmed al-Tayeb a appelé au soutien des Palestiniens, l’Iran s’est dite prête à se rendre à Gaza pour exprimer sa solidarité avec le peuple de Gaza et plus si nécessaire..
Paradoxalement, l’Arabie-saoudite appelle au calme et à la retenue ! Mais de quelle retenue peut-on faire face à la machine de guerre israélienne, quelle raison y-a-t-il face à l’occupation israélienne sinon celle de la résistance ?!
Car, quand il s’agit de la crise syrienne, quand il s’agit d’armer toutes sortes de miliciens pour provoquer la chute du président Bachar alAssad..bref quand il s’agit de faire la guerre à un pays arabe, l’heure n’est plus à la retenue ou à la raison mais à la guerre sous toute sa laideur : avec ses massacres confessionnels et ethniques, ses attentats contre des civils, ses destructions massives, ses veufs et ses orphelins, ses martyrs..
AlAzhar appelle au soutien des Palestiniens :
Le cheikh d’alAzhar, Ahmed al-Tayeb a appelé les Arabes à être un seul cœur pour affronter les sionistes qui cherchent à les éliminer en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
Il a exhorté les musulmans à travers le monde à exprimer leur colère et leur rejet de l'injustice subie par les Palestiniens, à descendre dans les rues et manifester pour Gaza.
L’Irak : l’arme du pétrole : vrai ou faux !?
Vingt-heures à peine, après sa menace de brandir l’arme du pétrole pour mettre fin aux attaques israéliennes contre la bande de Gaza, le représentant de l'Irak auprès de la Ligue arabe , Kaïs al Azzaoui s’est rétracté et a déclaré que « son pays ne compte pas proposer des mesures spécifiques au cours de la réunion de la Ligue arabe, prévue ce Samedi.
Selon son assistant médiatique, Azzawi a nié qu'il « présentera une proposition à la réunion des ministres arabes consacrée à l'agression israélienne ».
Hier, il avait déclaré à des journalistes au Caire: «L'Irak va inviter les ministres (arabes) à utiliser l'arme du pétrole afin de faire pression sur les Etats-Unis et tous ceux qui sont aux côtés d'Israël».
«L'arme économique est la plus puissante que nous pouvons mettre en oeuvre dès maintenant pour affirmer notre solidarité avec le peuple palestinien étant donné qu'il n'existe pas, sur le terrain actuellement, de puissance militaire en mesure de tenir tête à Israël», avait-t-il ajouté.
L’Arabie « veut calmer le jeu » :
Pour sa part, le roi saoudien Abdullah bin Abdul Aziz a appelé dans une conversation téléphonique avec le président égyptien Mohammed Morsi à «calmer le jeu, à faire appel à la raison, et à dominer les émotions dans la bande de Gaza », a rapporté l’agence officielle de presse saoudienne.
Or, il est à noter, qu’en moins de quatre ans, l’Arabie a fait preuve d’une « sagesse à la saoudienne» au point de se demander si elle a bien compris le sens de ce terme !
Elle est entrée en guerre contre les Houthis au Yémen, l’une des tribus les plus pauvres dans la péninsule arabique, elle est intervenue militairement à Bahreïn pour protéger le régime des alKhalifa, et surtout elle arme et finance une guerre contre un pays arabe : la Syrie au nom de la liberté des peuples, cette même liberté qui lui donne le droit de réprimer sauvagement son peuple qui se révolte pour ses droits violés à alQatif!!
L’Iran : toujours prête à secourir les opprimés
Le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi, s’est dit prêt à se rendre à Gaza, soulignant que son pays soutient la résistance palestinienne face à des attaques israéliennes..
Pour sa part, le ministre iranien de la Défense, le général Ahmed Vahidi, a estimé que "l'attaque contre Gaza constitue un exemple de crime de guerre".
"Les dirigeants du régime belliciste sioniste sont les ennemis de l'humanité, ils massacrent le peuple opprimé palestinien, les femmes et les enfants a-t-il ajouté.
Et de poursuivre : « Ceux qui sont des partenaires dans les attaques du régime sioniste contre la bande de Gaza, sont ceux qui, détourne l'attention de l'opinion publique de cette question fondamentale vers d'autres questions, comme celle de la Syrie, qui, en fin du compte, n'en est qu'une diversion", en mettant l'accent sur le fait que l'arrêt des crimes du régime sioniste demande la cohésion du monde de l'Islam et sa volonté de rompre avec l’entité sioniste ».
Au niveau européen : préoccupation
La haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a appelé à éviter une escalade des combats à Gaza, condamnant les raids aériens israéliens mais aussi les tirs de roquettes depuis le territoire palestinien.
Les deux formes de violences tuent des civils, a déclaré un porte-parole du Haut-commissariat, Rupert Colville, lors d'un point presse.
Les tirs de roquettes tuent de façon indiscriminée; les raids aériens tuent également les civils, a-t-il insisté.
M. Colville a par ailleurs souligné que les deux parties avaient l'obligation de protéger les civils, expliquant que Mme Pillay suit la situation à Gaza et dans le sud de l’entité sioniste avec beaucoup d'inquiétude.
Elle est consternée qu'une fois de plus les civils perdent la vie, y compris trois civils israéliens tués dans leur appartement par l'une des centaines de roquettes tirées durant la semaine, ainsi que plusieurs enfants palestiniens, dont un bébé, et aussi une femme enceinte et d'autres civils tués à Gaza, a-t-il dit.
Concernant les violences, le porte-parole a indiqué que le Haut-commissariat exhorte les deux parties à se retirer de cette confrontation de plus en plus dangereuse.
Enfin, le président français François Hollande s’est dit «très inquiet» de la situation dans la bande de Gaza.
Il a déclaré dans une conférence de presse conjointe avec le président polonais Bronislaw Komorowski à Varsovie : «Il est de la responsabilité de la France d’intervenir parce qu’elle peut parler aux deux parties ».