les projets de création de «branches militaires» pour les élargir à d’autres régions le modèle de Bab-Tebbané-Jabal Mohsen sont reportés
Dans le sillage des développements politiques et sécuritaires qui ont suivi l’attentat qui a coûté la vie au général Wissam el-Hassan, les commandements du Mouvement Amal et du Hezbollah ont tenu une série de réunions d’évaluation.
Une source bien informée a rapporté que les concertations entre le président du Parlement, Nabih Berry, et le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ont abouti aux conclusions suivantes:
1-L’exacerbation des tensions sectaires au Liban depuis la formation du gouvernement de Najib Mikati s’inscrit dans le cadre d’un projet global, appuyé par des parties régionales bien connues, qui alimentent la haine. Aussi, tout incident n’est pas un acte isolé du désordre organisé qui frappe la région, et doit être analysé à travers ce prisme
2-La riposte à ces dangereux agissements passe par un plus grand attachement aux constantes nationales
3-Ces événements doivent inciter sans hésitation à davantage d’ouverture, au dialogue et au renforcement de la politique de la main tendue, non pas en position de faiblesse mais par souci pour l’intérêt du Liban
4-Les développements des derniers mois ont montré que les mesures officielles pour régler certains problèmes, notamment le «phénomène de cheikh Ahmad Al-Assir», étaient improvisées et souffraient d’un manque de sérieux de la part des autorités directement chargées de préserver la paix civile
5-Ces faits exigent une approche ferme et décisive qui mettrait chaque responsable devant ses responsabilités, en partant du principe de l’application de la loi à tous. Ce qui s’est passé dans la banlieue sud est une preuve vivante que personne n’est au-dessus des lois et qu’aucune couverture ne protège ceux qui portent atteinte à la sécurité ou au prestige de l’Etat.
La même source précise que l’attaque d’Al-Assir contre Al-Taamir (quartier de Saïda) et les tentatives antérieures de fermer la route reliant Beyrouth au Liban-Sud, à Naamé d’abord et à Saïda ensuite, sont dorénavant inacceptables. Les commandements d’Amal et du Hezbollah ont adressé des messages en ce sens aux parties concernées, affirmant que les choses ont dépassé les limites et que certains tentent de briser les lignes rouges nationales. Aussi, faut-il intervenir rapidement pour y mettre un terme.
La source précitée indique que cette question était au centre de la rencontre entre MM. Nabih Berry et Najib Mikati à Aïn el-Tiné. Le Premier ministre a entendu des reproches clairs de la part de M. Berry sur la façon avec laquelle les autorités ont réagi au projet de discorde à Saïda.
Le «tandem chiite» a fait parvenir aux responsables concernés un message court, clair et direct: «Toute nouvelle tentative de porter atteinte à la sécurité de la route du Liban-Sud ou de Saïda doit être réglée rapidement par l’Etat. Sinon, les forces concernées par la protection des routes de ravitaillement de la Résistance et de ses partisans entreront en action instantanément pour mettre un terme définitif à ces agissements».
Le sérieux de cette position a poussé les responsables à intensifier les contacts avec ceux qui soutiennent en secret Al-Assir. En conséquence, les projets de création de «branches militaires» pour d’élargir à d’autres régions le modèle de Bab-Tebbané-Jabal Mohsen sont reportés.
Daoud Rammal, journaliste libanais proche de la majorité
As Safir
Traduit par Médiarama