La résistance continue le pilonnage de Jérusalem et de plusieurs colonies israéliennes.Le numéro un de la branche militaire du Hamas prévient que "l’ennemi payera cher".
La nouvelle équation d’équilibre de force imposée par la résistance palestinienne à Gaza a porté ses fruits.
« Israël » a décidé de suspendre l'option d'une offensive terrestre contre la bande de Gaza sous prétexte de donner une chance à la diplomatie internationale, c’est ce qu’a déclaré un haut responsable israélien.
"Ils ont discuté à la fois de l'état des (efforts) diplomatiques et de l'opération militaire", a dit ce responsable, qui a requis l'anonymat, à la suite d'une réunion dans la nuit de lundi à mardi du forum des neufs principaux ministres du gouvernement Netanyahu.
Selon les médias israéliens, « Israël » souhaite qu'une trêve de 24 à 48 heures soit observée afin que les parties puissent élaborer un cessez-le-feu durable.
Pour sa part, la chaine AlMayadeen a révélé que l’entité sioniste a refusé les conditions palestiniennes d’une éventuelle trêve et proposé une accalmie de 90 jours.
Or, les factions de résistance palestinienne ont aposté une fin de non recevoir à cette demande, assurant que toutes les options sont désormais ouvertes, a-t-on précisé de même source.
Experts et commentateurs israéliens soulignent que l'aviation étant en passe d'avoir touché tous ses objectifs, se pose la question de la suite: trêve ou offensive terrestre. En d’autres termes, il s’agit d’une nouvelle défaite israélienne.
Jérusalem et plusieurs colonies visées par les tirs palestiniens
Entre-temps, la résistance a poursuivi ses tirs. Ilo est question de plus de 160 depuis minuit.
Selon la deuxième chaine de télévision israélienne, une roquette-vraisemblabement de type Fajr-s'est abattu à Jérusalem. D'autres tirs ont visé les colonies d’Eshkol, Ofakim, Beersheva, Sdérot et Shaar Hanéguev, Hof Ashkelon, Holit, Keriyat Malchi, Ber Touvia et autres.
Les brigades d’AlQuds, branche armée du Jihad islamique, ont revendiqué le bombardement des colonies d’Eshkol et Holit ainsi que des positions militaires avec une salve de roquettes 107 mm et Cornet.
Ils ont également annoncé le lancement de 11 missiles Grad contre différentes positons militaires et contre la colonie d’Ofakim.
Selon la deuxième chaine de télévision israélienne, un colon a été tué et un officier israélien blessé par la chute de roquettes contre Eshkol. Deux autres israéliens ont été blessés, dont un grièvement atteint par la chute d'une roquette sur une colonie frontalière de Gaza. Dans l'après-midi, 4 Israéliens ont été blessés dans la chute de roquette sur une colonie au sud des territoires palestiniens de 1948.
Capturer des soldats israéliens
Entre-temps, le numéro un de la branche armée du Hamas, Mohammad Deïf, a mis en garde mardi "Israël" contre une opération terrestre à Gaza, menaçant de capturer des soldats israéliens, dans un rare message audio.
"L'ennemi payera cher s'il pense entrer à Gaza", a averti Mohammad Deïf, dans ce message enregistré, retransmis par les médias à Gaza, dont la télévision du Hamas, Al-Aqsa.
"L'opération terrestre est le plus grand espoir de libération des prisonniers (palestiniens)", a-t-il affirmé, en allusion à d'éventuels kidnappings de soldats et à de futurs échanges de prisonniers avec Israël, comme cela a été le cas en octobre 2011 avec le soldat Gilad Shalit.
Sortez de là tant que vous le pouvez encore
Dans ce contexte, un éditorialiste du quotidien Haaretz, Ari Shavit, exhortait mardi les dirigeants israéliens à "sortir de là tant que vous le pouvez encore".
"Israël doit maintenant décider laquelle de deux mauvaises options est la meilleure: un cessez-le-feu difficile ou une sale guerre terrestre. Il n'y aura pas de victoire claire dans la bande de Gaza", écrit-il, en reconnaissant qu'"il ne sera pas facile de vendre à l'opinion israélienne un cessez-le-feu qui comporte des résultats significatifs pour le Hamas".
"Mais amplifier l'opération « Colonne de fumée » ou (Pilier de défense selon les médias francophones) comporte un important risque politique, régional et moral", souligne-t-il.
Gaza
Au septième jour, de l’agression israélienne, l’aviation a intensifié les raids contre les civils. Selon des sources médicales, depuis le début de l'offensive, le nombre des martyrs palestiniens s'élève à 116 Palestiniens, et 920 sont blessés. Comme d'habitude, les civils sont les principales victimes des frappes israéliennes.
Sept Palestiniens sont tombés en martyre mardi matin dans des frappes aériennes. Sept autres avaient été blessés dans la nuit dans des raids israéliens.
Un des bombardements a gravement endommagé la Banque nationale islamique dans la ville de Gaza. Au moins deux missiles tirés par des avions F-16 ont touché l'établissement.
Par ailleurs, une série de raids ont visé des maisons de chefs militaires du Hamas et des zones inhabitées, sans faire de blessé, selon les services d'urgences.
Même, le bâtiment Achourouk abritant les bureaux de plusieurs médias n’a pas été épargné des raids israéliens.
Ballets politiques
Au niveau politique, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, en visite au Caire, a appelé toutes les parties "à cesser le feu immédiatement".
"Toutes les parties doivent cesser le feu immédiatement. Toute nouvelle escalade mettrait toute la région en péril", a-t-il indiqué au cours d'une conférence de presse au côté du chef de la Ligue arabe Nabil al-Arabi.
Tout en reconnaissant "qu'Israël a des préoccupations légitimes en matière de sécurité", il a prévenu que le lancement d'une opération terrestre contre l'enclave palestinienne constituerait une "dangereuse escalade".
Nabil al-Arabi doit se rendre mardi à la tête d'une délégation ministérielle à Gaza.
Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu fera partie de cette délégation ainsi que le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki.
Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont appelé lundi à la cessation "immédiate" des hostilités en « Israël et dans la bande de Gaza », en affirmant qu'un cessez-le-feu serait "dans l'intérêt de tous".
De son côté, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a été dépêchée dans la région. Elle doit quitter Phnom Penh mardi pour se rendre en « Israël », en Egypte et à Ramallah, le siège de l'Autorité palestinienne, selon un responsable américain.
Depuis le début des bombardements sur Gaza, Washington a assuré son allié israélien d'un soutien sans faille. Le président Obama a estimé que les tirs de roquettes en direction d'Israël avaient "précipité" la crise et réaffirmé que "les Etats-Unis soutiennent complètement le droit d'Israël de se défendre".
La Russie accuse les Etats-Unis
Pour sa part, la Russie a accusé les Etats-Unis de chercher à "faire obstruction" à un communiqué du Conseil de sécurité des Nations unies sur Gaza.
L'ambassadrice américaine auprès de l'ONU, Susan Rice, a annoncé lundi soir que les Etats-Unis ne donneraient pas leur aval à un texte du Conseil de sécurité des Nations unies.
A l'issue d'une nouvelle réunion lundi du Conseil de sécurité, la Russie a annoncé qu'elle proposerait une résolution en faveur d'un cessez-le-feu immédiat si les 15 pays ne parvenaient pas d'ici à mardi 09H00 locales (14H00 GMT) à s'entendre sur un texte qui appelle à la fin des hostilités entre « Israël » et les groupes palestiniens armés de Gaza.