Les autorités cherchent à provoquer les chiites durant Achoura en les empêchant d’exercer leur droit à la liberté d’expression et de croyance..
Comme chaque année, avec l'arrivée du premier mois de l'année islamique, le mois de Mouharram, la capitale de Manama revêt le noir en commémoration de la tragédie de Karbala.
Or, pour la deuxième année consécutive, les Bahreïnis sont confrontés à une situation politique instable et opprimante, rendant encore plus difficile la célébration des cérémonies de deuil d' Achoura.
C'est donc dans ce but que le Conseil jaafari de l'administration des Awqaf , les chefs des mosquées et des funérailles se réunissent au ministère de l'Intérieur pour discuter des questions d'organisation permettant d'assurer la célébration de Achoura sans incidents majeurs, sachant qu'environ 170 mille personnes par jour affluent à Manama, venant de différents villages voisins pour participer aux cérémonies de deuil.
Cependant, les préparatifs de cette année se sont entachés de menaces à la vie, de persécution et d'intimidation, exercées surtout sur les dignitaires religieux et les prédicateurs qui récitent des discours ou des poèmes de deuil à cette occasion.
Au point que les autorités bahreïnies ont convoqué certains prédicateurs et organisateurs des cérémonies d’Achoura pour avoir exprimé leur mépris envers le régime des Omeyyades et pour avoir dénoncer le calife Yazid Ben Mouawiya.
Ainsi, le prédicateur Abdul Amir Albaladi et le Cheikh Hassan alAali ont subi un interrogatoire pour avoir exprimé leur mépris au régime des Omeyyades en affirmant que le régime de Yazid est rejeté par les musulmans.
Les autorités bahreïnies ont aussi convoqué d'autres prédicateurs accusés d'établir des comparaisons entre le régime des alKhalifa et celui des Omeyyades, certains d'entre eux sont restés en détention!
Le régime des alKhalifa justifie ces convocations dans un communiqué, émanant du vice-secrétaire des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur , dans lequel le ministère estime que «des violations ont eu lieu lors des cérémonies d' Achoura, justifiant le déclenchement d'une action en justice contre un certain nombre de prédicateurs et d'interprètes".
L'Association de l'opposition islamique, alWifaq a condamné, dans un communiqué , ces mesures de "répression générale qui visent les croyances et les rites", soulignant que " le pouvoir au Bahreïn cherche à empêcher le droit à l'expression et à la liberté d'opinion et de croyance durant la période d’Achoura et ce en convoquant, menaçant, détenant les prédicateurs , les interprètes des récits de Karbala et les organisateurs des cérémonies de deuil, aussi en détruisant les bannières qui représentent Achoura et en provoquant les citoyens".
Le texte conclut, que "le régime empêche la liberté de croyance alors que le Bahreïn est réputé depuis des centaines d'années , à commémorer Achoura à travers les divers régimes qui se sont succédés dans le pays jusqu’à l'arrivée de ce pouvoir".