Une telle campagne ne peut être déclenchée à la veille des élections, selon le Yediot Aharonot
La polémique fait rage dans les milieux politiques et militaires israéliens sur une offensive terrestre contre la bande de Gaza. C’est du moins ce que reflète la presse israélienne, notamment le quotidien proche du Premier ministre « Israël Beitenou », qui évoque des complications internationales et électorales à cet effet. Qualifiant la guerre en cours de « guerre de nerfs », le journaliste Dan Margalit considère que la partie qui aura plus de patience gagnera la bataille.
« Le Président égyptien Mohammad Morsi fait l’objet de grandes pressions pour stopper la bataille à Gaza. Il ira bientôt à Washington en vue de tenter de trouver une solution. Pour la direction israélienne, le temps presse : D’une part, elle ne peut pas laisser les réservistes convoqués sans aucune mission et de l’autre, elle se sent contrainte de jour en jour de renoncer aux objectifs de l’offensive pilier de nuage », écrit Dan dans ce journal progouvernemental.
Le quotidien israélien Yediot Aharanot a fait part de l’absence de toute volonté israélienne de mener une attaque terrestre contre Gaza. Sous le titre « le problème terrestre », on souligne qu’une incursion dans la bande de Gaza ne ressemblera en rien à celle du plomb durci en 2008-2009. « Le jihad islamique et le Hamas ont tiré les leçons de la guerre précédente. Ils ont augmenté leurs stocks en missiles et ont appris comment utiliser de façon meilleure les équipements reçus de la part de l’Iran. De toute façon, ces deux factions ont changé leur déploiement sur le terrain face à l’armée israélienne », toujours selon le Yediot.
Et de souligner que la situation d’aujourd’hui diffère de celle de 2008, cette fois, les forces israéliennes seront contraintes de pénétrer au fond de la bande de Gaza, et les soldats seront exposés à un danger plus grand. Cette fois, on ne parlera pas de dix morts dans nos rangs ».
Sans oublier de signaler que l’hiver s’approche et qu’aucune personne dans l’armée ne désire s’engouffrer dans le bourbier de Gaza, le Yediot Aharanot avertit qu’une guerre terrestre nécessite beaucoup de patience et de soutien populaire, pour pouvoir contrôler longtemps le passage de Rafah. Une telle campagne ne peut être déclenchée à la veille des élections, conclut le même journal.
Quant aux partisans de l’offensive terrestre, ils estiment qu’elle pourra dissuader le Hamas même pour une courte durée. Pour eux, une campagne pareille peut atteindre des zones que les avions ne frappent pas. C’est ainsi que l’infrastructure sera détruite, tout comme les dépôts d’armes, et la liquidation des personnes « recherchées » sera plus facile, rapporte le quotidien israélien.
Et de conclure que malgré les attaques de l’armée de l’air, le Hamas tient bon et continue de lancer 100 roquettes par jour.
De son côté, le quotidien Haaretz a mis l’accent sur la « perte relative de la supériorité militaire après les attaques menées contre une grande partie des cibles importantes du Hamas ». « Ceci ouvre la voie à des attaques inévitables contre les civils et par suite cette opération perdra peu à peu le soutien international », a avancé ledit journal.
Et de poursuivre : « Une incursion terrestre impliquerait un recours massif au feu, ce qui fera un grand nombre de morts parmi les civils et la pression sur Israël grandira pour terminer son offensive ».
Un sondage effectué au sujet de la guerre contre Gaza a montré un fort soutien populaire à une frappe aérienne, mais moins d’un tiers des Israéliens soutiennent une intervention terrestre, selon le sondage du Haaretz.