Le déplacement de la délégation égyptienne est le premier à l’étranger du nouveau gouvernement constitué après la chute de Moubarak.
L'Egypte a indiqué dimanche que la construction, en suspens depuis près de 30 ans, du canal de Jonglei, dans le Sud-Soudan était l'une des ses priorités, lors de la visite au Soudan d'une
délégation menée par le Premier ministre égyptien, Essam Charaf.
"Nous voulons commencer la construction du canal de Jonglei, parce que c'est une priorité majeure. Il peut fournir 4 milliards de m3 d'eau du Nil" par an, a expliqué le porte-parole du cabinet égyptien Magdi Radi lors d'une conférence de presse à Khartoum.
Les travaux de creusement du canal (360 km), qui drainerait l'eau des marais dans l'Etat de Jonglei et acheminerait l'eau vers le Nil blanc, avaient débuté en 1978, avant d'être abandonnés six ans plus tard suite à un raid de rebelles sudistes sur le chantier.
Le déplacement de la délégation égyptienne est le premier à l'étranger du nouveau gouvernement constitué après la chute du président Hosni Moubarak.
M. Charaf a indiqué que l'Egypte était le troisième investisseur au Soudan, (5,4 mds USD), et évoqué un accord pour développer la sécurité alimentaire à travers différents projets agricoles au Soudan.
"Le premier projet stratégique pour nous est la production de viande et d'éthanol. Nous avons également un partenariat contractuel dans le projet de la Gezira", a-t-il dit en référence au vaste projet agricole lancé dans cette région bordée par le Nil et irriguée par l'un des plus importants systèmes de canaux au monde, aujourd'hui en décrépitude.
Selon un responsable soudanais, 17.000 hectares de terre dans l'Etat du Nil blanc ont été réservés pour le projet sur la viande.
Le ministre égyptien de l'Agricultre, Ayman Abou Hadid, a indiqué que la production de viande et de sucre pourrait commencer dans les six mois.
L'Egypte est particulièrement inquiète sur l'avenir de ses réserves d'eau, et craint qu'elles soient réduites si les pays en amont détournent le Nil.