Pour Moscou, "la militarisation de la frontière turco-syrienne est un signe inquiétant".
La Russie déconseille à la Turquie de déployer des missiles Patriot près de la frontière avec la Syrie, mais l'incite au contraire à oeuvrer à une solution politique, a déclaré jeudi le ministère russe des Affaires étrangères.
"La militarisation de la frontière turco-syrienne est un signe inquiétant", a déclaré le porte-parole du ministère, Alexandre Loukachevitch, commentant la demande faite par Ankara à l'Otan du déploiement de ces missiles sur son territoire.
"Notre conseil à nos collègues turcs est tout autre : utiliser leur potentiel d'influence sur l'opposition syrienne pour arriver au plus vite au début d'un dialogue inter-syrien, et non montrer leurs muscles en donnant un tour dangereux à la situation", a-t-il ajouté.
"Nous allons voir la réaction de nos partenaires de l'Otan", a encore dit le porte-parole.
"De telles démarches n'ajoutent clairement pas d'optimisme quant à une solution politique rapide" en Syrie, a encore déclaré le porte-parole de la diplomatie russe.
La Turquie a demandé formellement mercredi le déploiement de missiles de défense antiaérienne et antimissile Patriot par des pays membres de l'Otan le long de la frontière avec la Syrie.
Les Etats-Unis, et la France notamment, se sont dits plutôt favorables à cette demande.
Le secrétaire général de l'Alliance, Anders Fogh Rasmussen, a indiqué que son organisation étudierait cette demande turque "sans délai". Parmi les 28 membres de l'Otan, seuls l'Allemagne, les Pays-Bas et les Etats-Unis possèdent des batteries de missiles Patriot.