Objet de ces manifestations: la déclaration constutionnelle de Mursi qui renforce ses pouvoirs, "un coup d’Etat" àla révolution égyptienne selon l’opposition.
Deux manifestations, une soutenant le président égyptien Mohamed Morsi et l'autre contre lui.
Dans la première, le président Mohamed Morsi a déclaré devant ses partisans, rassemblés près du palais présidentiel au Caire, que l'Egypte était sur la voie de "la liberté et la démocratie", au lendemain de l'annonce d'un renforcement considérable de ses pouvoirs, dénoncé par ses détracteurs.
"La stabilité politique, la stabilité sociale et la stabilité économique, c'est ce que je souhaite et ce pourquoi je travaille", a-t-il dit devant un rassemblement de partisans islamistes, tandis que des manifestants laïques étaient rassemblés place Tahrir pour dénoncer l'élargissement des pouvoirs du président.
"J'ai toujours été, je le suis encore et je le serai toujours, si Dieu le veut, avec le peuple, ce que veut le peuple, avec une claire légitimité", a-t-il dit, tandis que des manifestants anti-Morsi étaient rassemblés place Tahrir pour dénoncer l'élargissement des pouvoirs du président.
Côté adverse, les libéraux égyptiens ont manifesté contre la Déclaration constitutionnelle estimant qu'elle renforçeles pouvoirs du président Mohammed Morsi.
"Les mouvements civils égyptiens dénoncent la "Déclaration constitutionnelle" du président Mohammed Morsi. Il s'agit d'un coup porté contre la légitimité qui institue un régime dictatorial jamais vu en Egypte, à l'exception de l'époque Moubarak", lit-on dans un communiqué adopté au terme d'une réunion d'urgence des partis libéraux-démocrates convoquée suite à la publication de la Déclaration.
Le document en question habilite notamment le chef d'Etat à "prendre toute décision ou mesure pour protéger la révolution". Les libéraux estiment que la déclaration "met fin à l'indépendance des pouvoirs législatif et judiciaire", les consolidant dans les mains du président.
L'opposition exhorte "l'ensemble du peuple égyptien et les forces de la révolution" à "résister à ce coup contrerévolutionnaire (…) par des manifestations pacifiques dans toutes les régions du pays".
Dans le même temps, les opposants ont annoncé la création d'un comité spécial destiné à "trouver une issue" à la crise actuelle, qui serait présidé par le leader du parti Congrès et ex-chef de la diplomatie égyptienne Amr Moussa.
Sur le terrain, des manifestants ont mis le feu dans deux villes d'Egypte à des bureaux du Parti de la liberté et de la Justice, issu des Frères musulmans, a rapporté la télévision publique au lendemain d'un renforcement considérable des pouvoirs du président islamiste Mohamed Morsi.
Les locaux du PLJ ont été incendiés dans les villes de Port Saïd et Ismaïlia (nord-est), selon la chaîne.
A Alexandrie, une branche du PLJ a été incendiée et des manifestants se sont dirigés vers le siège du parti dans le quartier de Sidi Gaber, selon un responsable des services de sécurité.
"La situation à Alexandrie est tendue et les forces de sécurité veulent faire preuve de retenue, maintenir la sécurité et protéger les établissements vitaux", a déclaré le général Abdelmawgoud Lotfi, chef de la sécurité de cette ville du nord de l'Egypte, dans un communiqué.
Plus tôt, un responsable du parti islamiste avait indiqué que les locaux du PLJ avaient été pris d'assaut et que des accrochages avaient éclaté entre manifestants pro et anti-Morsi.
Des centaines de manifestants sont aussi descendus dans la rue dans la cité balnéaire de Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge, scandant: "Non à une révolution combinée à de l'autoritarisme".
Pour l'opposition, la déclaration constitutionnelle est considérée comme une menace pour la marche vers la démocratie et un "coup d'Etat" remettant en cause les acquis de la révolte qui a renversé en 2011 le président autocratique Hosni Moubarak.