Le rôle de la Turquie sera de se retirer de la Libye le plus vite possible et de restaurer l’unité et l’intégrité du pays, sur la base des exigences démocratiques de la population.
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a offert lundi sa médiation entre le colonel libyen Mouammar Kadhafi et la rébellion afin d'éviter que le pays ne se transforme en un "nouvel Irak
ou Afghanistan".
Si les deux parties le souhaitent, Ankara "prendra les mesures nécessaires" afin de jouer un rôle de médiateur dans le cadre de l'Otan, de la Ligue arabe et de l'Union africaine, a déclaré M. Erdogan dans une interview au journal britannique The Guardian publiée lundi.
Le Premier ministre a indiqué avoir parlé à son homologue libyen depuis le déclenchement des frappes aériennes internationales. Le ministre turc des Affaires étrangères maintient des contacts avec la rébellion installée à Benghazi, dans l'est du pays.
"Kadhafi veut un cessez-le-feu, c'est ce qui est ressorti de conversations avec le Premier ministre (libyen) mais il est important que cela murisse", a déclaré M. Erdogan.
Mais le colonel Kadhafi "doit donner une certaine assurance aux forces de l'Otan dès maintenant" si l'on veut "que le sang cesse de couler en Libye", a-t-il ajouté, évoquant le spectre de l'Irak.
"J'ai peur que nous puissions voir apparaître un autre Afghanistan ou un second Irak. Quand les forces occidentales sont entrées en Afghanistan, on disait que ce serait terminé en quelques jours et on a dit la même chose pour l'Irak", a-t-il affirmé.
"Le rôle de la Turquie sera de se retirer de la Libye le plus vite possible" et de "restaurer l'unité et l'intégrité du pays, sur la base des exigences démocratiques de la population", a poursuivi M. Erdogan.
La Turquie, seul pays musulman de l'Otan et important acteur diplomatique dans la région, a condamné les frappes aériennes de la coalition internationale sur la Libye, assurant qu'elle ne "pointerait jamais une arme sur le peuple libyen".
Ankara a cependant accepté d'envoyer sous l'égide de l'Otan des navires de guerre au large de la Libye, pour faire respecter l'embargo sur les armes. La Turquie accueille de plus des Libyens blessés.