L’ex-chef des services de renseignement militaire israélien, le général Zeevi : les conclusions que le Hamas a tiré des leçons de la guerre précédente sont le résultat d’un échange d’idées avec l’Iran, la Syrie et le Hezbollah..
L’ancien chef des services de renseignement militaire israélien, le général Aharon Zeevi a déclaré que « le tsunami arabe constitue une menace sérieuse ... car le Hamas a pu ainsi rassembler des armes et bouleverser l'équilibre, ce qui nous oblige à exécuter une opération militaire contre lui tous les deux ans ».
Zeevi qui s’exprimait dans une interview accordée au quotidien économique Kelklest a estimé qu’il ne fallait pas établir une comparaison entre la guerre Plomb durci en 2009 et la guerre Pilier de défense de 2012 en raison du contexte régional de chacune.
Ainsi en 2012, Zeevi fait référence au Printemps arabe, par le terme « tsunami arabe qui a bouleversé l’équilibre régional ».
Zeevi, qui est parti à la retraite en 2006, a ajouté que « désormais de nouveaux acteurs jouent dans l’arène, ils maîtrisent leurs instruments de musique et apprennent sous le feu à jouer de la musique inspirée de la nouvelle réalité du Moyen-Orient ».
Pour ce qui est des similitudes entre les deux guerres, Zeevi explique : «Je pense qu’aujourd'hui le paysage est totalement différent, avec des opportunités et des risques pour le Hamas. Si les choses ne se passent pas comme prévu, ils finiront dans une position de faiblesse comme le Hezbollah, qui vit dans les abris depuis six ans ».
Toutefois, il ajoute que« la vue d’ensemble reste floue actuellement, et j’aimerai croire la pression exercée de toutes les directions sur le Hamas , surtout de la part d’Israël, qui n’a guère le choix que de défendre ses citoyens, permettra peut-être quelques années de vie normale ».
Et de noter : «ces derniers jours, il me semble que le Hamas a adopté une vision du monde plus extrême. Il pense qu’il peut obliger Israël à répondre fermement et s'attend à ce qu’Israël provoque des pertes importantes dans la population civile, utilisée comme des boucliers humains, cette atteinte à population civile soulève les mondes, arabe et occidental et exercent une pression sur Israël pour se retirer ».
L’ex-chef du renseignement militaire israélien a fait remarquer que « le Hamas a retenu les leçons de la guerre précédente et les armes qu’il a utilisé ont remis en question l'équilibre de dissuasion, notamment les systèmes de boucliers anti-missiles, les missiles de longue portée tels que le Fajr-5 . Et les conclusions que le Hamas a tiré des leçons de la guerre précédente sont le résultat d’un échange d'idées avec l'Iran, la Syrie et le Hezbollah ».
Concernant la situation politique au Moyen-Orient, Zeevi a estimé que la région a subi un changement fondamental durant les deux dernières années.
«Je refuse de qualifier ce qui s'est passé dans la région comme le Printemps arabe, je l'appelle tsunami, car il implique un développement d’une grande importance: l'islam politique sunnite est remonté à la surface», ajoutant que «Dieu est revenu pour affecter les gouvernements en Tunisie, en Libye, au Yémen et en Egypte. Nous voyons, ainsi, le noyau dur de l'opposition en Syrie, représentée par les Frères musulmans. C'est l'une des tendances les plus dangereuses causées par le tsunami arabe, et donc, l’islam radical sunnite est devenu une menace numéro un pour Israël, si on met de côté la bombe nucléaire iranienne ».
Et de conclure : «l'une des leçons qu’Israël doit retenir c'est de déterminer où commence le déséquilibre dans l’équilibre de la dissuasion. La dissuasion qui a résulté de l'Opération Plomb Durci a duré deux ans, et donc, il est possible qu'au bout de deux ans on devrait relancer une nouvelle opération limitée, sans incursion terrestre afin de maintenir la dissuasion pour une plus longue période et vivre tranquillement pendant une période plus longue ».