26-11-2024 12:24 AM Jerusalem Timing

Seul le dialogue avec Israël peut mener à un Etat palestinien, estime Clinton

Seul le dialogue avec Israël peut mener à un Etat palestinien, estime Clinton

La demi-Palestine sur le point de devenir Etat observateur à l’ONU.

Hillary ClintonLa secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a déclaré à nouveau mercredi que seules des négociations directes avec « Israël » pouvaient mener à la création d'un Etat palestinien, à la veille d'un vote à l'ONU pour accorder à la Palestine un statut d'Etat observateur.

"J'ai déjà dit de nombreuses fois que le chemin vers une solution à deux Etats qui satisferait les aspirations des Palestiniens passe par Jérusalem et Ramallah, et non par New York", a dit Clinton à des journalistes, affirmant l'opposition des Etats-Unis à la demande palestinienne d'améliorer son statut aux Nations unies.

"Nous avons dit très clairement aux dirigeants palestiniens que nous nous opposons à leurs efforts pour changer leur statut à l'ONU en dehors du cadre" de négociations directes, a-t-elle poursuivi.

Quel que soit le résultat du vote de l'Assemblée générale de l'ONU, qui devrait approuver largement la résolution palestinienne, "cela n'aboutira pas au résultat" que tout le monde espère, a mis en garde Clinton.

La résolution palestinienne est assurée de recueillir la majorité simple requise à l'Assemblée générale des Nations unies.

Elle accorde à la Palestine le statut "d'Etat observateur non membre" de l'ONU et "exprime l'espoir que le Conseil de sécurité considérera de manière favorable" sa candidature comme membre à part entière, déposée en septembre 2011 par le président palestinien Mahmoud Abbas.

La demi-Palestine sur le point de devenir Etat observateur à l'ONU

Mahmoud Abbas/ONUAbbas va faire voter jeudi à l'ONU une résolution faisant d’une partie de la Palestine un Etat observateur aux Nations unies.

La résolution est assurée de recueillir la majorité simple requise à l'Assemblée générale des Nations unies. Elle accorde à la Palestine le statut "d'Etat observateur non membre" de l'ONU et "exprime l'espoir que le Conseil de sécurité considérera de manière favorable" sa candidature comme membre à part entière, déposée en septembre 2011 par Mahmoud Abbas.

Elle appelle à une reprise des négociations pour parvenir à "un règlement pacifique" qui verrait un Etat de Palestine coexister "aux côtés d' « Israël » en paix et en sécurité, sur la base des frontières d'avant 1967".

"Nous aurons une vaste majorité, de plus des deux tiers" des 193 membres de l'Assemblée, a estimé mercredi Hanane Achraoui, membre du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Le Canada a emboité le pas aux Etats-Unis en confirmant mercredi qu'ils voteraient contre.

Tandis que les Européens voteront jeudi en ordre dispersé: Suisse, France et Espagne sont en faveur du nouveau statut, comme l'Autriche ou le Danemark, alors que Londres et Berlin devraient s'abstenir. La Russie s'est dite favorable.

Le statut d'Etat observateur permettra à la Palestine d'adhérer à de nombreuses organisations ou traités internationaux, tels que la Cour pénale internationale (CPI) ou la Quatrième Convention de Genève sur la protection des civils.

Saisir "Israël"

Hanan AchraouiSelon Hanan Achraoui, membre du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), « Israël » a tenté, "par l'intermédiaire des Etats-Unis et du Royaume-Uni, d'obtenir l'engagement qu'il ne serait pas traduit devant la CPI". "Nous nous réservons ce droit comme nous l'entendons et au moment approprié. Si Israël s'abstient d'activités de colonisation, il n'y a pas de raison immédiate et pressante d'y recourir", a-t-elle ajouté.

"Le projet de résolution sera présenté au nom de 60 Etats membres, pas seulement la Palestine", a par ailleurs précisé le Premier ministre Riyad al-Malki, estimant que le nombre d'Etats co-parrainant le texte atteindrait une centaine jeudi.

Sanctions financières  

Face à cette initiative, « Israël » et les Etats-Unis ont brandi la menace de sanctions.

Le département d'Etat américain a ainsi indiqué lundi que si la résolution passait, il ne faudrait pas "compter sur une réponse favorable du Congrès" sur le déblocage de 200 millions de dollars d'aide promis par Washington.

Israël a également brandi la menace d'une panoplie de mesures de rétorsion, dont le blocage des taxes perçues pour le compte de l'Autorité palestinienne, la réduction du nombre de permis de travail pour les Palestiniens, et une abrogation des accords d'Oslo de 1993.

 La Ligue arabe a de son côté promis un "filet de sécurité" de 100 millions de dollars par mois en cas de sanctions financières israéliennes et américaines.