HRW affirme avoir interrogé cinq jeunes de 14 à 16 ans qui ont dit avoir agi pour l’opposition armée à Homs, Deraa et Kherbet al-Joz, une localité de la province d’Idleb près de la frontière turque.
L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a accusé jeudi les rebelles syriens d'utiliser des enfants lors de combats ou pour des opérations militaires.
"Des enfants de 14 ans ont servi dans au moins trois brigades de l'opposition, en transportant des armes, de l'équipement et en faisant le guet et des enfants de 16 ans ont porté les armes et joué un rôle dans les combats contre les forces gouvernementales", affirme cette ONG dans un communiqué.
HRW, basée à New York, appelle les dirigeants de l'opposition à "s'engager publiquement à mettre fin à cette pratique et interdire le recours à quiconque n'ayant pas atteint 18 ans à des fins militaires, et ce même s'il est volontaire".
Elle affirme avoir interrogé cinq jeunes de 14 à 16 ans qui ont dit avoir agi pour l'opposition armée à Homs (centre), Deraa (sud) et Kherbet al-Joz, une localité de la province d'Idleb près de la frontière turque.
Le Centre de documentation des violations en Syrie, un groupe d'opposition qui décompte les morts et les détenus, a recensé au moins 17 enfants morts en combattant avec l'Armée syrienne libre (ASL, rebelles). Beaucoup d'autres sont grièvement blessés et certains handicapés à vie.
HRW souligne qu'en août, la commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie avait publié un rapport dans lequel "elle s'inquiètait des informations faisant état de jeunes de moins de 18 ans combattant ou jouant un rôle d'auxiliaires pour les forces anti-gouvernementales".
La commission affirmait avoir reçu "des assurances du colonel Riad Assaad (chef de l'ASL) que la politique de l'ASL n'était pas d'utiliser des enfants au combat. Mais il ressort que cette politique n'est pas appliquée de manière uniforme par l'ASL et par d'autres groupes armés anti-gouvernementaux".
Priyanka Motaparthy, expert sur les droits des enfants à HRW, souligne que "même si les enfants sont volontaires pour combattre, les commandants ont la responsabilité de les protéger en les refusant".
"Les enfants sont facilement influençables par des parents et des amis, mais la participation aux hostilités les met gravement en danger d'être tués, handicapés de manière permanente ou d'être profondément traumatisés".