"Nous ne sommes pas ici pour ôter la légitimité d’Israël", a lancé Mahmoud Abbas.
La Palestine est devenue jeudi soir Etat observateur aux Nations unies, lors d'un vote historique à l'Assemblée générale de l'ONU, malgré l'opposition des Etats-Unis et d'Israël.
Le vote de cette résolution, qui fait de la Palestine un "Etat observateur non membre", a été acquis à une majorité confortable de 138 voix pour, 9 contre et 41 abstentions.
Cette nouvelle stature internationale donne aux Palestiniens accès à des agences de l'ONU et des traités internationaux. Mais elle expose l'Autorité palestinienne à des représailles financières américaines et israéliennes.
Avant le vote, le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé que l'Assemblée allait signer l'"acte de naissance" d'un Etat de Palestine. Il a estimé qu'il s'agissait de la "dernière chance de sauver la solution à deux Etats" (Israël et un Etat palestinien) et a promis de "tenter de ranimer les négociations" de paix avec Israël.
“Nous ne sommes pas ici pour ôter la légitimité d’Israël, mais pour établir un Etat le plus rapidement possible, qui est l’Etat de la Palestine. Nous sommes ici pour dire qu’il faut stopper l’occupation israélienne et la colonisation dans les territoires occupés », a dit le Président palestinien faisant état d’un tas de menaces israéliennes pour « nous dissuader de poursuivre nos efforts pacifiques ».
Pour l'ambassadeur israélien à l'ONU Ron Prosor par contre, cette initiative "ne fait pas avancer la paix, elle la fait reculer". Il a affirmé qu'elle "ne changera pas la situation sur le terrain", notamment parce que l'Autorité palestinienne "ne contrôle pas Gaza", et qu'elle "ne donnera pas un statut d'Etat à l'Autorité palestinienne ».
Il a rappelé la position d'Israël, ainsi que des Etats-Unis, selon laquelle des négociations directes "constituent la seule manière de parvenir à la paix par un accord mis au point par les parties concernées, et non par l'intermédiaire de l'ONU".