Des pourquois et de réponses
Les équipes techniques militaires poursuivent leur étude sur le terrain en Turquie , plus précisément tout au long de la frontière turque avec la Syrie, pour évaluer les lieux qui accueilleront les missiles Patriot exigés par le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, à l'OTAN sous-prétexte « de faire face à toute menace venant de la Syrie » selon ce dernier.
Et donc, l'OTAN attend le rapport de l’équipe avant d’organiser une réunion confirmant l’approbation à la demande turque. Alors, la Commission décidera du nombre de batteries qui seront déployés, et qui proviennent principalement des États-Unis, de l'Allemagne et des Pays-Bas, aussi elle déterminera la durée durant laquelle ces Patriots sont censés rester sur le sol turc et le but de leur déploiement.
Or, selon le chroniqueur du quotidien asSafir et l’expert en affaires turques, Mohamad Noureddine, « le journal turc Melliat a écrit que l'objectif fixé de ce déploiement est de contrer toute attaque de missiles en provenance de la Syrie, sachant que les critiques adressées à l'Iran et à la Russie ont une signification politique liée à la situation en Syrie ».
C’est pourquoi et selon le quotidien, « les observateurs ne s’attendent pas à ce que le président russe Vladimir Poutine aborde ce sujet lors de sa prochaine visite en Turquie dans les prochains jours afin de ne pas la gâcher ».
Toujours selon Melliat , citant des sources de Bruxelles « les missiles Patriot n’auront pas pour mission de créer une zone tampon dans le nord de la Syrie », soulignant que « la gestion de ces missiles sera une des tâches de l'OTAN d’après les propos du Secrétaire général de l’OTAN Rasmussen Anders Fogh ».
Sami Kohen écrit dans le même journal que « les missiles Patriot impliquent des significations politiques en plus de leur fonction militaire ». Ainsi, « la demande du gouvernement turc de ces missiles à l’OTAN souligne le besoin de la Turquie à cette alliance occidentale ». Et que malgré les critiques acerbes d’Ankara dirigées contre les pays occidentaux, il n’empêche que « les options dans la politique étrangère de la Turquie, voire ses priorités n'ont pas changé, c’est-à-dire qu’elles favorisent l’option occidentale ».
De plus « l’acceptation par l’OTAN de la requête turque indique que l’Alliance ne compte pas abandonner la Turquie à son sort, voire elle tient à se tenir fermement aux côtés de chacun de ses membres qui serait menacé au Moyen-Orient ».
D’autre part, il apparaît que la demande d’Ankara est un avertissement au président syrien Bachar al-Assad de ne pas commettre « d'acte stupide » contre la Turquie. Sans oublier que derrière cet avertissement, la Russie et l'Iran sont tout autant visés à cause de leur soutien à Assad.
Autre signification politique derrière la requête turque, « la Turquie reste à la traîne dans certains domaines de production militaire et donc il faut accélérer le rythme de la modernisation de son armée et de ses capacités militaires ».
Pour sa part, le chef du Parti du Peuple républicain, Kamal Kelinchgar Oglo a critiqué le déploiement des missiles Patriot.
Dans une interview au journal Melliat, il a déclaré que «la Turquie s’est engouffrée dans le bourbier du Moyen-Orient sous le règne du parti de la Justice et du Développement, ce dernier a transformé ses relations de paix avec tous ses voisins en relations conflictuelles, sujettes à déclencher des guerres. Et maintenant nous payons le prix de cette politique. Pire, nous allons payer un prix exorbitant à cause de cette politique ».