28-11-2024 12:34 AM Jerusalem Timing

A la frontière libanaise, des groupes armés pris au piège

A la frontière libanaise, des groupes armés pris au piège

Des Libanais s’infiltrent en Syrie pour combattre dans les rangs de la soi-disant armée syrienne libre.

La télévision officielle syrienne a diffusé dimanche les images de jeunes Libanais armés tués dans une embuscade de l’armée syrienne alors qu’ils tentaient de s’infiltrer dans les territoires syriens pour combattre auprès des insurgés.

Le nombre des morts et des blessés est resté toutefois indéterminé. Alors que des sources sécuritaires libanaises ont fait état de plus de 20 jeunes tués dans l’embuscade, le député du parti du Futur Khaled Daher a dit que « quatre combattants seulement sont tombés en martyre tandis que les autres ont pu prendre la fuite vers une destination non identifiée ».

 De leur côté, des sources informées au Nord Liban ont indiqué que 16 jeunes du groupe formé de 30 Libanais ont trouvé la mort dans cette embuscade. Les médias syriens ont avancé le chiffre de 21 Libanais qui ont été pris au piège dans la localité frontalière syrienne de Talkalkh.

Cette nouvelle a multiplié les craintes chez les familles tripolitaines, de plus en plus soucieuses pour la vie de leurs fils. Sachant que la plupart des parents des jeunes morts n’étaient pas au courant du projet de leurs fils. Ils étaient inquiets que ces derniers ne soient pas rentrés chez eux avant d’être informés par les médias de leur mort ou de leur fuite.

Lokman elAyyoubi, l’oncle d’Abdel Rahmane elAyyoubi, jeune tripolitain faisant partie du groupe précité, affirme que sa famille ne savait pas ce qu’il planifiait. Il a raconté comment Lokman avait emballé certaines affaires personnelles et quitté jeudi soir la maison après avoir aidé son père à la boucherie. Selon lui, Abdel Rahmane ne faisait partie d’aucune formation politique, mais il était un simple croyant qui fréquentait les mosquées.

Des personnalités politiques au Nord Liban imputent la responsabilité de la mort de ces jeunes au discours confessionnel provocateur visant à créer un environnement adéquat au développement des mouvements fondamentalistes salafistes à Tripoli et ses environs. 

Cependant, il ne s’agit pas de la première tentative d’infiltration de jeunes libanais dans les territoires syriens. Dimanche soir, un groupe de Libanais armés ont tenté de s’infiltrer dans les territoires syriens depuis la localité d’Ersal, située à la frontière nord Est. Une fois découverts par les soldats syriens, les éléments du groupe ont rebroussé chemin, ouvrant le feu sur un poste proche de l’armée libanaise pour sécuriser leur passage.

Après avoir riposté aux tirs, les soldats libanais ont pu capturer un élément du groupe, qui a été blessé, alors que ses compagnons ont pris la fuite. Le jeune arrêté est originaire d’Ersal, il a reconnu avoir essayé, avec trois autres amis, d’acheminer des armes en Syrie avec l’aide de mulets.

En effet, depuis le début de la crise syrienne, les postes de l’armée libanaise et ceux de la sureté générale sont devenus des cibles d’attaques de groupes Libanais qui tentent d’approvisionner en armes les rebelles syriens.

En juin dernier, des inconnus postés tout près du poste sécuritaire frontalier d’alBoukeiy’a ont ouvert le feu en direction des territoires syriens pour provoquer des accrochages entre l’armée libanaise et les soldats syriens déployés de l’autre côté de la frontière.

En septembre dernier, des éléments de la soi-disant armée syrienne libre ont assiégé des soldats libanais dans la localité d’alQaa au moment où ces derniers poursuivaient des hommes armés.

Dans cette même localité, un groupe de l’armée syrienne libre et de jeunes libanais ont encerclé un poste de contrôle de l’armée libanaise.

Le mois dernier également, des hommes armés ont attaqué des soldats de forces de sécurité qui avaient arrêté un camion transportant un combattant blessé aux entrées de la localité d’Ersal.