Un responsable américain avait prétendu lundi que Damas était en train de mélanger les composants nécessaires à la militarisation du gaz sarin.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a mis en garde mardi contre la "militarisation croissante" du conflit en Syrie, en critiquant le déploiement de missiles Patriot en Turquie et les "rumeurs" sur une possible utilisation d'armes chimiques par Damas.
"Nous avons des inquiétudes quant à une militarisation croissante du conflit", a déclaré M. Lavrov devant la presse à l'issue d'une rencontre avec ses homologues des 28 pays membres de l'Otan à Bruxelles.
"L'accumulation des armements crée des risques supplémentaires qu'ils soient utilisés", a-t-il ajouté, en faisant allusion à l'accord que devrait donner mardi l'Otan au déploiement de missiles Patriot pour renforcer la défense de la Turquie face à la Syrie.
Interrogé sur les risques d'utilisation d'armes chimiques par le régime syrien, M. Lavrov a répondu que ce n'était "pas la première fois que des rumeurs et des fuites" en faisaient état. "Il ne faut pas les exagérer", a-t-il ajouté.
A chaque fois, Moscou vérifie l'information auprès de son allié syrien et "on nous répond que rien n'est préparé", selon lui.
Plus tôt dans la journée, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, avait déclaré qu'"une utilisation éventuelle d'armes chimiques serait totalement inacceptable pour la communauté internationale". "Je m'attends à une réaction immédiate de la communauté internationale" si c'était le cas, avait-il ajouté.
Un responsable américain avait prétendu lundi que Damas était en train de mélanger les composants nécessaires à la militarisation du gaz sarin, un puissant neurotoxique qui provoque une paralysie complète puis la mort.