L’Arabie finance les courants wahhabites, alors que le Qatar finance les salafistes et les groupes proches d’Al-Qaïda. Le tout étant supervisé par les Etats-Unis et des Etats européens, selon les autorités concernées.
Il n’est un secret pour personne que la situation au Liban évolue au rythme de la crise syrienne. Mais cette évolution est devenue étroitement liée aux développements en Syrie, surtout depuis que des pays du Golfe ont intensifié leurs pressions sur le régime syrien à travers la porte de l’émirat salafiste non proclamé à Tripoli, croit savoir un ministre concerné.
Ces faits interviennent après une période de relative accalmie, après que l’armée syrienne eut enregistré des avancées dans la région de Tal Kalakh et les villages environnants, qui se sont soldées par une baisse de la contrebande d’armes et des infiltrations de combattants via cette région.
En parallèle, l’activité a fortement augmenté du côté des passages frontaliers entre la Turquie et la Syrie.
Ce même ministre revient quelques mois en arrière, lorsque le roi saoudien Abdallah Ben Abdel Aziz a déployé des efforts sérieux pour tenter de mettre le Liban à l’abri de la crise syrienne. Il a alors fait pression sur le camp pro-saoudien au Liban afin qu’il participe au dialogue national, ce qui s’est traduit par un refroidissement de la scène au Liban-Nord.
Mais la résistance opposée par le régime syrien a dicté des changements rapides dans la politique saoudienne au Liban et dans les pays voisins de la Syrie. Ces changements se sont manifestés par les remaniements à la tête des services de renseignements saoudiens, l’augmentation du financement des groupes armés en Syrie, et le transfert de militants d’Al-Qaïda du Liban-Sud et de la Békaa vers la ville de Tripoli, en prévision de l’heure H, qui a coïncidé avec l’annonce par les rebelles syriens du début de la bataille de la libération de Damas.
Le ministre souligne que les graves développements en cours au Liban et en Syrie répondent à un agenda saoudo-qatari, d’autant que tout le monde sait que le cheikh Ahmad Al-Assir, financé par le Qatar, coordonne son action avec les extrémistes du Liban-Nord, eux-mêmes financés par ce pays et par l’Arabie saoudite.
En fait, les rôles sont bien répartis entre les deux pays: l’Arabie saoudite finance les courants wahhabites, alors que le Qatar finance les mouvements salafistes et les groupes proches d’Al-Qaïda. Le tout étant supervisé par les Etats-Unis et des Etats européens, selon des documents aux mains de parties concernées.
Les enregistrements sonores du député du Courant du futur, Okab Sakr, montrant son implication dans la livraison d’armes aux rebelles syriens, n’est qu’une goutte dans un océan de preuves qui vont être prochainement divulguées.
Source : Elnashra.com, traduit par Mediarama