Mais la Commission est quasiment autiste sur cette question en raison des enjeux financiers qu’elle impliquent.
Des eurodéputées ont réclamé mercredi une législation européenne pour informer les consommateurs des risques de tumeurs au cerveau en cas d'utilisation intensive du téléphone portable, comme cela se fait sur les paquets de cigarettes.
"Comme pour le tabac ou pour l'amiante, il faut de toute urgence légiférer sur les dangers de l'utilisation intensive du téléphone portable. (...) C'est une catastrophe sanitaire d'ampleur qui nous attend d'ici à quelques années si nous ne faisons rien", a estimé l'eurodéputée française (Vert) Michèle Rivasi.
"Combien d'années faudra-t-il pour qu'on réalise qu'il était temps d'agir", a renchéri la Libérale belge Frédérique Ries.
Les deux élues en veulent pour preuve le cas d'Innocente Marcolini, un cadre d'entreprise italien déclaré invalide à 80% le 12 octobre dernier par la Cour de cassation italienne du fait de son utilisation intensive du téléphone portable.
M. Marcolini vivait avec son téléphone collé à l'oreille, ce qu'il n'aurait peut-être pas fait s'il avait été averti des dangers, a estimé Mme Rivasi.
Selon l'eurodéputée, avec cette décision de justice, "le risque de tumeurs au cerveau a été démontré. Dorénavant, ce n'est plus le principe de précaution qui s'applique, mais le principe de prévention".
"Nous savons maintenant qu'il existe un risque élevé de tumeur des nerfs crâniens pour les utilisateurs intensifs de téléphone portable. Il faut que cela se sache, par le biais de campagnes d'information officielles émanant des responsables de santé publique de tous les Etats membres de l'Union européenne", assure-t-elle.
Et les deux députées de réclamer de la Commission européenne qu'elle s'attache désormais sans délai à rédiger un projet de loi qui imposerait aux fabricants de téléphones sans fil de placer sur leurs emballages des avertissements sur les dangers potentiels des ondes émises par ces téléphones, à l'instar des messages que l'on retrouve sur les paquets de cigarettes.
Pour le moment "la Commission est quasiment autiste sur cette question" dont "les enjeux financiers sont tels que les arguments de précaution ont extrêmement de mal à porter" face à des industriels et à des autorités sanitaires qui affirment que les portables ne sont pas nocifs, faute de preuve du contraire, a déploré Mme Ries.