Ce diplomate turc dément avoir discuté de la question des missiles Patriot avec le président russe Vladimir Poutine
Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmad Davutoglu a estimé que la situation en Irak est plus inquiétante qu’en Syrie. « On peut prévoir ce que le Président syrien Bachar elAssad peut faire ou non, mais la situation en Irak n’est pas claire, et c’est ce qui suscite nos craintes », a-t-il dit en marge de réunions à Bruxelles, destinées à étudier la demande turque de déployer des missiles Patriot sur ses territoires.
Selon lui, « la Syrie possède plus de 500 missiles stratégiques. La Turquie connait où ils sont cachés et comment ils sont utilisés. De toute façon, la Turquie ne s’attend pas au recours du régime syrien aux missiles contre elle. Mais si le régime est renversé, ces missiles passeront entre les mains des groupes extrémistes qui échappent à tout contrôle ».
Des proches de Davutoglu rapportent que la Turquie n’est point prête à faire face à ce type de danger.
Le diplomate turc a démenti par ailleurs avoir discuté de la question des missiles Patriot avec le président russe Vladimir Poutine.
« Nos discussions avec les Russes ont dévoilé une nouvelle politique turque dans la région : Premièrement, à travers les propos de Poutine sur la convergence de points de vue russo-turques au niveau des objectifs, et deuxièmement lorsque Poutine a déclaré ne pas être l’avocat du régime syrien », a-t-il dit.
Le journal turc Milliyet a rapporté de sources gouvernementales les craintes d’Ankara d’une guerre civile en Syrie. « Pour empêcher cette guerre, il faut que l’armée syrienne régulière reste unie, sans le bloc alaouite qui en fait part. Mais si l’armée s’effondre, la guerre civile sera inévitable. Ankara soutiendra la nomination du premier ministre ayant fait défection Ryad Hijab pour présider le pays au lieu de Farouk elChareh », ajoute-t-on de même source.
D’après le même journal, « l’Otan enverra des missiles Patriot en Turquie pour la protéger contre les missiles syriens à têtes nucléaires. Mais certains alliés, comme l’Allemagne, ne désirent pas envoyer assez de batteries de missiles. Ce qui expose 28 circonscriptions turques, dans lesquelles vivent 17 millions de personnes, au danger des missiles Scud ».