Pour les militantes, toutes les décisions prises par les autorités saoudiennes sont décevantes.
Les autorités saoudiennes ont confirmé lundi leur refus d'autoriser le vote des femmes aux prochaines élections, provoquant de vives critiques de défenseurs des droits des femmes dans le royaume.
"C'est une erreur révoltante que le royaume est en train de commettre. Et il répète la même erreur qu'en 2005", a estimé Hatoun al-Fassi, professeur d'histoire à l'université King Saud à Ryad, dans un entretien téléphonique avec l'AFP.
"Refuser la participation des femmes perpétue le stéréotype du royaume comme un Etat qui opprime les femmes et limite leur liberté. Un Etat qui ne se préoccupe pas des ses citoyennes", a ajouté le Pr Fassi.
"Nous sommes entourés par le changement", a-t-elle noté, avec à l'esprit les bouleversements qui depuis le début de l'année ont affecté le monde arabe, de l'Afrique du Nord aux rives du Golfe. "Mais nous l'accueillons avec une attitude négative. Faire l'autruche ne servira à rien".
Auparavant, le chef de la commission électorale, Abdel Rahman al-Dahmach, avait annoncé que les femmes resteraient exclues des municipales fixées au 23 avril. "Nous ne sommes pas encore prêts pour une participation de la femme aux élections municipales", a déclaré M. Dahmach devant la presse.
Le royaume avait organisé en 2005 les premières élections de son histoire, pour désigner la moitié des membres des 178 conseils municipaux dans l'ensemble du pays, l'autre moitié étant désignée par le pouvoir. Les femmes avaient également été exclues de ce premier scrutin.
Pour la militante Wajiha al-Hwaidar, "toutes les décisions prises par les autorités saoudiennes sont décevantes". "Je me suis habituée à l'attitude des autorités et à l'oppression des femmes", a-t-elle ajouté, interrogée par l'AFP.
Le royaume est gouverné depuis sa naissance en 1932 par la dynastie des Al-Saoud.
Les lois du royaume se disent « inspirées de la charia ». Or, ce n’est pas le cas dans d’autres pays se basant sur le droit islamique. A titre d’exemple, dans la République Islamique d’Iran, la femme joue un rôle influent dans la vie politique (ministre, députée, conseillère politique et autres…).