27-11-2024 10:46 PM Jerusalem Timing

En l’absence de démarches politiques, les armes parlent à Tripoli

En l’absence de démarches politiques, les armes parlent à Tripoli

POur la première fois, des obus de mortier de calibre 82mm se seraient abattus sur le quarteir alaouite Jabal Mohsen

Un cheikh avec des soldats de l'armée libanaise à Bab el-TebbanéDéjà quinze morts et quelque 110 blessés, et aucune démarche sérieuse n’a encore été entreprise pour mettre un terme aux violents combats qui mettent Tripoli à feu et à sang depuis cinq jours.

Le président de la République, Michel Sleiman, n’a pas jugé bon de modifier son emploi de temps et a pris l’avion pour la Grèce. Pas plus d’ailleurs que le Premier ministre Najib Mikati, pourtant député du chef-lieu du Liban-Nord. Les heurts qui opposent depuis trois jours les quartiers de Jabal Mohsen (quartier alaouite) et Bab el-Tebbané (quartier sunnite) ont en outre provoqué d’importants dégâts dans les biens des habitants de ces régions, déjà très durement touchés par la pauvreté.

La rue est donc laissé au bon vouloir des miliciens, qui se déchainent à coups de mitrailleuses lourdes, de grenades et de roquettes RPG7 et B10.
Selon certaines informations non confirmées par des sources de sécurité, des obus de mortier de calibre 82mm se seraient abattus sur Jabal Mohsen, ce qui constituerait une première dans les affrontements qui secouent périodiquement Tripoli.

Même l’Armée libanaise, qui a riposté aux tirs venant des deux côtés, n’est pas parvenue à mettre un terme à l’escalade. C’est que la solution ne peut qu’être politique et pour l’instant, aucune initiative sérieuse n’a encore eu lieu. L’absence de la ville du mufti Malek el-Chaar, respecté de tous, ne facilite pas les choses. Le dignitaire religieux a dit qu’il resterait à Paris après avoir reçu des informations que sa vie était en danger. Selon des sources bien informées, l’absence de décision politique répondrait à la volonté de certains pays arabes, qui financent les islamistes et les salafistes du Liban-Nord, de procéder à une vaste escalade au Liban à partir de Tripoli.

Ces acteurs régionaux, qui poussent ouvertement vers une confrontation entre sunnites et chiites, auraient trouvé un prétexte en or pour réchauffer les esprits dans le drame de Tal Kalakh, où 14 jihadistes libanais ont péri dans une embuscade tendue par l’armée syrienne alors qu’ils allaient rejoindre les rebelles. Dans ce cadre, le journal As Safir a rapporté que la Syrie a accepté le rapatriement au Liban de cinq corps de miliciens islamistes libanais. Neuf autres dépouilles seront rapatriées en deux étapes ultérieures. Toutefois, les familles des victimes ont rejeté l’offre des autorités syriennes, exigeant le rapatriement de tous les corps en même temps. Des sources diplomatiques citées par L’Orient-Le Jour ont indiqué que la première étape de la remise des dépouilles s’effectuera «en toute discrétion», samedi, à la frontière avec la Syrie.

Source: Médiarama