25-11-2024 09:21 AM Jerusalem Timing

Les Frères musulmans fustigent les comploteurs extérieurs

Les Frères musulmans fustigent les comploteurs extérieurs

Une centaine de manifestants étaient toujours à proximité du palais, dans le quartier d’Héliopolis, surveillés sans tensions par les soldats.

Les Frères musulmans ont déclaré avoir « saboté le complot de coup d’Etat tramé contre la légitimité et la révolution » en Egypte, accusant ses fomenteurs de recevoir de l’argent de l’extérieur.

Dans un communiqué, les Frères musulmans ont considéré que les opposants à la révolution ont comploté et continuent de comploter contre la révolution, utilisant l’argent illicite qu’ils ont pillé du peuple égyptien et qu’ils reçoivent de l’extérieur. Selon eux, ces comploteurs sont dirigés par des corrompus hors la loi, et par un groupe de politiciens qui donnent la priorité à leurs intérêts personnels aux dépens des intérêts patriotiques suprêmes.

Des sources bien informées ont indiqué au site d’information Watan que le président Mohammad Morsi n’a pas nommé le pays ou les pays qui financent les protestations en Egypte.

Selon ces mêmes sources, il s’agirait en premier lieu des Emirats Arabes Unis et de l’Arabie Saoudite.

Morsi avait assuré que des enquêtes étaient en cours avec certaines personnes arrêtées pour connaitre les sources de financement externes et internes. Des sources sécuritaires ont révélé la présence de preuves tangibles sur les ingérences claires des Emirats Arabes Unis dans le but de provoquer des troubles et de renverser le régime des Frères musulmans.

« Il est très clair que les Emirats ont accueilli les anciens responsables du régime de Moubarak, dont à leur tête Ahmad Chafik qui supervise la provocation des troubles dans le pays », ont assuré les mêmes sources précitées.
Rappelons que le président émirati a nommé Chafik comme conseiller personnel. 
 
 

Le calme revient au Caire mais le blocage politique persiste

Sur le terrain, le calme régnait samedi matin aux abords du palais présidentiel au Caire. Une centaine de manifestants étaient toujours à proximité du palais, dans le quartier d'Héliopolis, surveillés sans tensions par les soldats qui bloquent l'accès au site à l'aide de barbelés et de blindés.

La veille au soir, plus de 10.000 opposants au président islamiste Mohamed Morsi s'étaient massés devant la présidence. Nombre d'entre eux étaient parvenus à franchir les barbelés pour s'approcher sans incident des murs du complexe présidentiel, sans toutefois y pénétrer.

Les manifestants ont lancé des slogans appelant Morsi à "dégager", et le traitant de "mouton" aux ordres des Frères musulmans, le puissant mouvement dont il est issu.

De nombreux slogans rappelaient ceux de la révolte contre le régime de Hosni Moubarak début 2011.
  Les petits groupes d'opposants encore présents samedi matin exprimaient toujours leur détermination. "Je suis prêt à mourir, comme tous mes camarades. Je suis contre la violence, mais si on essaie de nous opprimer, il faut nous soulever", affirmait Moustafa el-Tabbal, 27 ans, qui a passé la nuit sur place.

L'opposition réclame le retrait d'un décret par lequel Morsi s'est octroyé il y a deux semaines des prérogatives s'apparentant à des pleins pouvoirs, les plaçant au dessus de tout contrôle par la justice.
   Elle dénonce également un référendum programmé pour le 15 décembre sur un projet de Constitution, accusé d'ouvrir la voie à une islamisation accrue de la législation et de manquer de garanties pour les libertés, notamment d'expression et de religion.
  
Le vice-président Mahmoud Mekki a toutefois laissé entrevoir un geste en direction des opposants, en affirmant que Morsi "pourrait accepter de reporter le référendum". Il a cependant demandé que l'opposition ne se serve pas de ce report, contestable au vu du calendrier légal, pour saisir la justice contre Morsi.

Le vote des Egyptiens de l'étranger, qui devait débuter samedi, a quant à lui été reporté à mercredi prochain.
   L'une des figures de proue de l'opposition, Mohammed ElBaradei a rappelé vendredi soir que les demandes des adversaires de Morsi portaient, outre le report du référendum, sur le retrait du décret lui accordant des pouvoirs élargis.

Le parquet général a quant à lui indiqué à l'AFP que 133 personnes arrêtées au cours des affrontements de mercredi, qui avaient fait sept morts et des centaines de blessés, avaient été remises en liberté. Certaines avaient été capturées et remises à la police par des Frères musulmans.

Le quotidien gouvernemental al-Ahram estimait samedi qu'il y avait "une ouverture dans la crise politique".

Le journal indépendant al-Masry al-Youm soulignait en revanche la détermination des manifestants, dont la mobilisation vendredi a envoyé "un carton rouge" à Morsi.