Un représentant démocrate dit avoir vu une doctrine Obama qui n’est pas très différente de la doctrine Bush.
Le président américain, Barack Obama, a justifié lundi soir sa décision d'intervenir en Libye, estimant qu'elle avait « empêché un massacre ».
Dans un discours télévisé Obama a affirmé le droit des Etats-Unis à agir « quand leurs intérêts et leurs valeurs sont menacés ».
Il a cependant déclaré qu'il n'était pas question d'outrepasser le mandat de l'ONU pour chercher à renverser le dirigeant libyen par la force même s'il « ne fait aucun doute que la Libye et le monde se porteraient mieux si Kadhafi n'était plus au pouvoir ».
Les Etats-Unis « ne peuvent pas se permettre" de refaire les erreurs de la guerre d'Irak », selon lui.
Des républicains et des démocrates mécontents
En revanche, le chef des républicains au Sénat américain, Mitch McConnell, a assuré que le Congrès des Etats-Unis n'a pas été consulté de façon adéquate au sujet de l'engagement des forces américaines en Libye.
Cette "décision a été prise sans consultation adéquate avec le Congrès ni explication suffisante aux Américains", a dit M. McConnell qui s'exprimait pour la première fois sur la question, plus d'une semaine après le début des opérations militaires alliées en Libye.
Devant le Sénat -- de retour de plus d'une semaine de congés parlementaires -- McConnell a rejoint lundi le concert de protestations de plusieurs de ses collègues qui ont estimé que le président Obama aurait dû consulter le Congrès avant d'engager les forces américaines en Libye.
McConnell a également insisté sur le transfert des responsabilités américaines vers l'Otan, ajoutant que si les Etats-Unis devaient avoir un rôle prolongé de soutien à la mission militaire en Libye, "une telle mission pourrait durer indéfiniment et entraînerait un examen par le Congrès d'un rôle étendu (pour les Etats-Unis) dans la guerre".
M. McConnell s'est également interrogé sur la durée et le coût de l'opération pour les Etats-Unis. Le Congrès est en plein débat sur le budget et l'opportunité de tailler dans les dépenses pour réduire les déficits.
A l'autre bout de l'échiquier politique, le représentant démocrate de gauche Dennis Kucinich a estimé dans un communiqué peu avant l'intervention du télévisée du président Obama que "l'article 1, section 8 de la Constitution des Etats-Unis est clair. C'est le Congrès qui détermine quand notre pays entre en guerre".
"Je pense que nous avons vu une doctrine Obama qui n'est pas très différente de la doctrine Bush", a-t-il déclaré, faisant référence à la politique d'"action préventive" du président George Bush.
M. Kucinich, opposant farouche aux guerres américaines en Irak et en Afghanistan, a proposé dès la semaine dernière un amendement à la prochaine loi
de finance en cours de discussion, pour empêcher l'emploi de fonds américains pour financer les opérations en Libye.
Si le texte a peu de chance d'être adopté au final, il est soutenu par des élus des deux bords.